Vaudeville de Jean Monet

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 La Clé du Caveau (3e édition) donne, sous le n° 198, avec le titre alternatif frère Pierre à la cuisine, un air du vaudeville de Jean Monet

Jean Monet est une oeuvre (1799) de Radet, Barré et Desfontaines, dont le personnage central est l'entrepreneur de spectacle de ce nom (1710-1785), personnage réel qui fit appel à Boucher pour les décors et à Rameau pour la musique.

Nous avons trouvé, sous le même titre, un air presque identique dans les Oeuvres choisies de Laujon :

Cet air eut un grand succès et connut de nombreuses réutilisations, comme on le voit par exemple ici ou encore dans cette (quelque peu leste) chanson de fendeur. Une des plus connues parmi ces réalisations est l'air Petite table réveille (de Fanchon), qui provient (acte II, scène IV, 2e couplet) de la comédie Fanchon la vielleuse, où il est défini comme un air du vaudeville de Monet et qui en présente d'ailleurs la métrique si particulière (7-7-7-7-3-3-7-7-7).

Fanchon la vielleuse

Fanchon la vielleuse est une comédie en trois actes, mêlée de vaudevilles, de Bouilly et Pain (comédie dont un des personnages est l'Abbé de l'Attaignant), créée à Paris en 1803, qui dut avoir du succès puisqu'en 1805 on l'adaptait en Allemagne (avec un texte de Kotzebue et une musique de Himmel) et qu'elle inspira de nombreuses suites, notamment, en 1811, au Théâtre des Célestins à Lyon, La Petite revue lyonnaise, ou Fanchon la vielleuse à Lyon, comédie-vaudeville impromptu en 1 acte d'Emmanuel Dupaty

En 1881, Flaubert évoquait encore ce succès au chapitre V de Bouvard et Pécuchet : ... il rappelait tous les grands succès contemporains, depuis Fanchon la Vielleuse jusqu'à Gaspardo le Pêcheur ...

On lira avec intérêt à ce sujet :

  • la page que, sur son riche blog En avant la musique, Jean-Marc Onkelinx consacre à Fanchon la vielleuse

  • la page Fanchon la vielleuse sur un passionnant site consacré aux Musiques populaires et musiques savantes au XVIIIe siècle.

Il est évident qu'il ne peut s'agir ici du célèbre air de Fanchon, dont le texte et la métrique n'ont rien à voir. 

La Clé du Caveau donne aussi, sous le n° 792, un air de Fanchon la vielleuse. Mais ce ne peut être celui de Petite table réveille, puisque son incipit (cfr. p. 206 de la 3e édition) est Une main généreuse et qu'il est en 7 vers de 6 pieds.

Il nous semble hautement probable que cet air soit le même que celui connu sous le titre Frère Jean à la cuisine.

chanson(s) de ce site utilisant cet air : 1, 2, 3

 

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