Meurs et deviens

En cliquant ici, vous entendrez la fin de ce chant (en version très comprimée)

 

 Statue de Goethe à Vienne

De nombreux poèmes du maçon (membre de la Loge Anna Amalia zu den drei Rosen à l'Orient de Weimar) Goethe - dont le théâtre inspira également Berlioz, Mayr, Gounod, Massenet, ... - ont été mis en musique par d'innombrables compositeurs, maçons (Zelter, Hummel, Himmel, Liszt, Loewe, Reichardt, Kayser, Sibelius, Schnyder von Wartensee, Pugnani, ...) ou non (Schubert, Beethoven, Hugo Wolf, Schumann, Richard Strauss, ...).

L'un des plus célèbres - et des plus initiatiques - de ces poèmes, Selige Sehnsucht, a connu une première mise en musique par les soins de Zelter.

Ultérieurement, il a, selon le LiederNet Archive, été mis en musique notamment par Arnold Mendelssohn (1855 - 1933), Ernst Pepping (1901-1981), Wilhelm Petersen (1890-1957), Othmar Schoeck (1886-1957), Friedrich Gulda (1930-2000), Wolfgang Rihm (1952), Pierre Even (1946), Bruno Hetzendorfer, ... 

Jean-François Gassot a écrit en 2003 une musique pour sa traduction française (par Bernard Muracciole).

Texte original allemand

SELIGE SEHNSUCHT

Sagt es niemand, nur den Weisen
Weil die Menge gleich verhöhnet :
Das Leben’ge will ich preisen,
Das nach Flammentod sich sehnet.

In der Liebesnächte Külhung,
Die dich zeugte, wo du zeugstest,
Ueberfällt dich fremde Fühlung,
Wenn die stille Kerze leuchtet.

Nicht mehr bleibest du umfangen,
In der Finsternis Beschattung,
Und dich reisset neu Verlangen
Auf zu höherer Begattung.

Keine Ferne macht dich schwierig,
Kommst geflogen und gebannt,
Und zuletzt, des Lichts begierig,
Bist du, Schmetterling, verbrannt.

Und so lang’ du das nicht hast,
Dieses : Stirb und werde !
Bist du nur ein trüber Gast
Auf der dunklen Erde.

Traduction au CD

NOSTALGIE BIENHEUREUSE

N'en parlez jamais qu'à un sage
Car la foule est bien prompte à l'outrage,
Je vais honorer l'être vivant
Qui veut mourir dans le feu ardent.

Dans la fraîcheur des belles nuits
Où tu reçus et donnas la vie,
Te saisit un étrange sentiment
Quand l'Étoile luit au firmament.

Tu veux enfin te libérer
De la noirceur de l'obscurité
Et un désir t'entraîne alors
Vers un hyménée beaucoup plus fort.

Ne ménageant ni peine ni temps,
Fasciné, tu t'élances en volant,
Et recherchant le feu du ciel,
Papillon tu te brûles les ailes.

Et tant que tu ne comprendras rien
Au sens des mots : Meurs et Deviens
Tu seras un obscur passager
Sur cette terre enténébrée. (Bis)

Selige Sehnsucht est extrait du recueil West-östlichen Diwan (le Divan occidental-oriental).

Jean Clairbois a développé son interprétation maçonnique personnelle de ce poème dans un article paru en 1969 dans la revue Le Symbolisme (n° 390).

On lira avec intérêt, dans le (très intéressant ... et très économique) vol. 2 des Canonbury Papers, l'article d'Edward M. Batley, The Master of Masters - the genius of Goethe and the manifestation of Freemasonry in his work.

Il y attire l'attention sur sa pièce le Grand Cophte, où Goethe paraphrase la célèbre "affaire du collier" et fait justice du personnage du fumiste Cagliostro. Cette pièce peut être lue sur le site de la BNF.

Un autre article sur Goethe maçon - en français cette fois - de G. Auderset, paru en 1986 dans le n° 3 de la revue Cahier bleu du Grand Orient de Suisse, est disponible ici (pp. 21-24) sur le site de cette revue.

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