Les Amis Réunis (Lille)

 

Selon Le Bihan dans son ouvrage Loges et Chapitres de la Grande Loge et du Grand Orient de France (2e moitié du XVIIIe siècle), la Loge lilloise des Amis Réunis fut constituée le 15 juin 1776 ; l'année suivante, elle passait de la Grande Loge de France au Grand Orient. Elle suspendit ses travaux en 1793 pour les reprendre en 1797. En 1785, elle avait été à la base de la création de la société académique savante (profane) dénommée le Collège des Philalèthes, dont le projet est selon Beaurepaire voisin de celui des Philalèthes de Metz

Placide Panckoucke qui, après le départ pour Paris du libraire Charles Joseph Panckoucke, s'était occupé de ses affaires lilloises, en fut un membre très actif (source : l'ouvrage Lumières du Nord de Frédéric Barbier, Sabine Juratic et Michel Vangheluwe).

Gaborria fut un membre zélé tant de la Loge que des Philalèthes.

Gaborria

Armand Gaborria (1753-1835), né à Aubiac ou à Bordeaux selon les sources et initié en 1772 à Toulouse (comme il le raconte ici), négociant, imprimeur, inspecteur général des loteries, résida en Italie, ensuite à Lille en 1787 (où il devint Compagnon aux Amis Réunis), puis à Bruxelles (où il fut un des fondateurs des Amis Philanthropes et l'imprimeur attitré de cette loge) et à Turin en 1803, où il allait devenir un des fondateurs du Rite de Misraïm.

La médiathèque de la Communauté Urbaine d’Alençon conserve l'important Fonds Gaborria, dont elle a rendu accessibles de nombreux documents (255 à fin mai 2009) tels que correspondances et notes personnelles, discours, rituels du REAA et de Memphis, ...

On y notera par exemple ce curieux portefeuille désordonné de documents, bouts de papier, courriers et manuscrits divers, dont manifestement de nombreuses notes en vue de l'édition d'un dictionnaire maçonnique. Voici une réflexion amère tirée de ce pêle-mêle :

La Maçonnerie doit ses progrès à la pratique des vertus et de l'Egalité, comme elle doit aujourd'hui son discrédit et sa décadence au mépris de ces mêmes vertus.

Ce ne sont souvent que des notes jetées sur des bouts de papier de récupération, comme celle-ci, qui témoigne de son imagination en matière de hauts grades :

Pontife Théosophe, Gardien sacré du Livre d'Enoch, grade à faire, d'après le roman de Xian (i. e. Christian).

L'une ou l'autre chanson trouvée dans le Fonds Gaborria figure à ce site : 1, 2, 3, 4.

La Loge resta en activité pendant les premières années de la Révolution : le maréchal Mortier, duc de Trévise, y fut initié en 1792. En 1793, selon Guy Chassagnard, ses diplômes portaient la formule Au nom et sous les auspices de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité. Après une interruption, elle reprit ses activités en 1798.

Louis-Marie, comte de Brigode, maire de Lille de 1803 à 1815, en fut membre.

La médaille de la Loge porte la devise CONSTANTIA MERUERE LUMEN (par la constance ils ont mérité la lumière) et (en alphabet maçonnique) Loge des Amis Réunis à l'Orient de Lille.

On trouve cette Loge mentionnée à diverses pages de ce site :

Cette image d'un document de la Loge est empruntée à la page Quelques superbes vignettes emblématiques maçonniques du début du XIXe siècle de l'intéressant site (principalement consacré à la philatélie maçonnique) de Jean-Pol Ducène.

 

 

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