La véritable humanité

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LA VéRITABLE HUMANITé

Sur l'Air : De la Bequille

 

La lanterne à la main,

En plein jour dans Athêne,

Tu cherchois un humain,

Severe Diogêne.

Refrain

De tous tant que nous sommes,

Visites les maisons,

Tu trouveras des hommes,

Dans tous nos Franc-Maçons.

L'heureuse liberté
A nos banquets préside,
L'aimable volupté
A ses côtés réside ;
L'indulgente Nature
Unit dans un Maçon,
Le charmant Epicure,
Et le divin Platon.

Pardonne[s], tendre Amour,
Si dans nos assemblées
Les Nimphes de ta Cour,
Ne sont point appellées ;
Amour, ton caractere,
N'est pas d'être discret :
Enfant, pourois-tu taire
Notre fameux Secret ?

Tu fais assez de maux,
Sans troubler nos misteres;
Tu nous rendrois rivaux,
Nous voulons être Freres ;
Notre chere famille,
Redoute les débats
Qu'enfante la Béquille
Du Pere Barnabas.

Toutefois ne crois pas
Que des Ames si belles,
A voler sur tes pas,
Soient constament rébelles;
Nos soupirs font l'Eloge,
Des douceurs de ta Loi ;
Au sortir de la Loge
Tout bon Frere est à toi. 

Ces pages sont les pp. 138 et 139 de La Lire Maçonne.

Cette chanson est (à l'orthographe près) exactement recopiée (en omettant cependant le dernier couplet) de celle figurant (sous le titre Chanson par le Frère Fréron) aux pages 74 à 76 du Chansonnier de Naudot, pages auxquelles on trouvera la mention d'autres chansonniers où elle est reprise.

Les derniers vers de l'avant-dernier couplet évoquent, dans son sens quelque graveleux, la chanson populaire dont l'air est utilisé ici, la béquille du père Barnabas.

La chanson eut un grand succès et connut de multiples éditions.

On la retrouve notamment (pp. 51-53) au recueil de la Veuve Jolly, sous le simple titre Chanson et avec une partition équivalente. C'est sans doute sur cette version que s'est basé le Recueil de chansons franc-maçonnes à l’usage de la loge de l’Union paru à Francfort en 1764 (pp. 58-60).

On la retrouve aussi (pp. 117-8), avec quelques légères différences, au recueil de Sophonople, sous le titre Au beau sexe et avec la même référence d'air et (pp. 63-4) au chansonnier de Ste-Geneviève, avec une partition équivalente.

On la retrouvera encore dans diverses éditions des recueils dits de Jérusalem, ainsi que (cfr pp. 226-7 de L'Esprit des almanachs) au Manuel des francs-maçons et des franches-maçonnes de 1782.

Le deuxième couplet est (ensemble avec un extrait d'une autre chanson) cité (p. 62) par un ouvrage anti-maçonnique de 1752, Les Vrais jugemens sur la société des francs-maçons, comme un scandaleux témoignage de l'impiété des maçons.

 

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