VITZTHUMB

 Cliquez ici pour entendre (fichier midi) une de ses compositions, Cantique Maçon

 

Ignace (Ignaz) VITZTHUMB (1723-1810 - on trouve également Fitzthumb ou Witzthumb, ou même Fiston), né près de Vienne, fut envoyé fort jeune à Bruxelles en 1734 comme enfant de choeur à la chapelle de l'archiduchesse Marie-Elisabeth, gouvernante des Pays-Bas. Il y acheva ses humanités (chez les jésuites) puis servit comme hussard de 1740 à 1748 pendant la guerre de succession d'Autriche. 

Rentré à Bruxelles en 1748, il y occupa diverses fonctions et fut un animateur de la vie musicale aux Pays-Bas (Bruxelles, Malines, Anvers, Gand, ...) : Fétis, qui le considère comme "compositeur médiocre, mais théoricien d'un grand mérite", écrit à son propos dans sa Biographie universelle des musiciens : Il en est peu qui aient fait autant que lui pour l'avancement de l'art musical en Belgique. Il y fit monter les opéras en vogue à Paris.

Ses sympathies pour la Révolution brabançonne (1787-1790) lui valurent la disgrâce et il se réfugia à Amsterdam, mais finit ensuite sa vie à Bruxelles dans la misère.

 

ci-contre : gravure du Frère Cardon. Bruxelles, Bibliothèque Royale (image empruntée au site De Zuidnederlandse letterkunde in de Oostenrijkse tijd) 

A part quelques pièces orchestrales et vocales, l'essentiel de son oeuvre - restée en bonne partie à l'état de manuscrits, dont beaucoup sont perdus - est pour le théâtre. On citera :

La correspondance de Vitzthumb avec Grétry a été partiellement publiée par Charles Piot en 1875 dans le Bulletin de l'Académie Royale de Belgique.
 

Dans son enfance, Henri Mees (1758-1820) mendiait et chantait dans les rues de Bruxelles. Vitzthumb, ayant remarqué sa belle voix, le prit sous sa protection, lui fit apprendre le solfège et l’engagea dans la troupe de la Monnaie (cela rappelle un peu le personnage de Jean dans le film de Gérard Corbiau, Le Maître de musique). 

Il épousa la fille de Vitzthumb, Marie-Françoise-Ghislaine. Après avoir chanté à Paris, il partit en 1796 établir un opéra français à Hambourg, puis, après l'échec de ce projet, il fut engagé au théâtre de la cour à Saint-Petersbourg. En 1810, il se retira à Varsovie, où il fut directeur de l’Opéra; il y mourut en 1820 et fut enterré avec les plus grands honneurs, en présence du grand-duc de Pologne.

Leur fils Joseph-Henri, né en 1777 et dont Vitzthumb avait fait l'éducation musicale, fut un violoniste et un chef d'orchestre précoce, un compositeur et un pédagogue, qui fit une carrière très internationale.

La qualité maçonnique de Vitzthumb est attestée en 1766 - sans que nous ayons pu retrouver de détails - par la mention suivante à la page 388 de La Lire maçonne :

C'est ce Cantique que vous pouvez entendre sur cette page (il n'existe à notre connaissance aucun enregistrement commercial d'oeuvre de Vitzthumb).

Dans son article Franc-maçonnerie et vie musicale à Bruxelles dans la seconde partie du XVIIIe siècle, paru dans l'ouvrage collectif (sous la direction de Brigitte Massin) Mozart : les chemins de l'Europe (Editions du Conseil de l'Europe, 1997), Paul Raspé signale que La Caroline militaire (sans doute ainsi nommée en fonction de ses affinités avec l'entourage de Charles de Lorraine) fut en activité de 1771 à 1773. Mais son existence est certainement antérieure, puisque l'édition concernée de la Lire date de 1766.

Une curiosité : Paul Raspé mentionne également que des marches de Vitzthumb, écrites en 1787 pour les milices bourgeoises des révolutionnaires brabançons, furent éditées - quoiqu'il ne s'agisse aucunement de musique maçonnique - avec des symboles indiscutablement maçonniques.

Ci-contre et ci-dessous, la première page d'une de ces partitions, avec deux détails. Dans le foisonnement de symboles au frontispice (ci-dessous à droite), le G dans une étoile, elle-même inscrite dans un triangle, en est un exemple.

La partition de sa Romance de la Statue peut être consultée sur le site de la bibliothèque de l'Université de Buffalo (Etat de New York, USA).

A noter : on trouve Anne-Marie et Marie-Françoise Vitzthumb, jeunes premières d'opéra, dans les effectifs de la Monnaie en 1775, selon la p. 57 de l'histoire de la Monnaie parue en 1890, qui mentionne que c'étaient les filles du directeur

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