Lacépède

 

Connu surtout comme naturaliste et ensuite aussi comme homme politique, Bernard-Germain-Etienne de la Ville, comte de Lacépède (1756-1825), avait d'abord hésité entre les deux carrières qu'il avait entreprises : celle d'homme de sciences et celle de compositeur.

 

ci-contre : Tableau par Jean-François Garneray

A trente ans, il avait en effet composé cinq opéras, Armide (1777), Omphale (1783) - dont Gluck lui fit compliment -, Scanderbeg, Cyrus et Alcine (1786), et publié une Poétique de la musique (1785). Il est également l'auteur de sonates, de symphonies, d'un Requiem et de 54 sextuors pour cordes ; peu de ses oeuvres ont été éditées, mais certaines furent exécutées en concert, ce qui lui valut les félicitations de Grétry.

Aucune n'est, à notre connaissance, enregistrée, ce qui explique que cette page soit muette.

C'est en 1776 qu'il était monté d'Agen à Paris pour étudier l'histoire naturelle, ce qui lui permit de se faire apprécier de Buffon (1707-1788) et de devenir, après un intermède militaire (colonel dans l’armée bavaroise), attaché au Jardin du Roi et successeur désigné de Buffon, publiant dès 1788 une Histoire naturelle des Quadrupèdes ovipares et des Serpents, qui allait être suivie, jusqu'en 1804, de celles des Reptiles, des Poissons et des Cétacés, et devenant, en 1793, professeur d'ichtyologie et erpétologie au Muséum et, dès la fondation de celui-ci, membre de l'Institut.

Grand travailleur, et menant une vie spartiate (il ne dormait que 2 ou 3 heures par nuit, ne buvait que de l'eau, ne mangeait qu'une fois par jour, sortait peu, et ne possédait qu'un habit à la fois), il montra une étonnante capacité à mener de front plusieurs activités.

Elu, en 1791, député à l’Assemblée législative, il en fut successivement secrétaire et président, mais, étant modéré et de famille noble, il se mit prudemment à l'abri en Normandie pendant la Terreur. 

Opportuniste, et adulateur de Napoléon, il fut nommé président du Sénat en 1801 et grand chancelier de la Légion d’honneur en 1803. René Le Forestier, dans Maçonnerie féminine et Loges académiques (Archè Milano, 1979), dit férocement que Lacépède, auteur de l'Histoire naturelle des reptiles, a appris d'eux l'art de faire son chemin à plat ventre.

Le Bihan (dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France) signale qu'il était membre des Neuf Soeurs (1778-1785) et des Frères Initiés (1779-1780). En 1803, il devint Second Grand Surveillant du Grand Orient de France et en 1814 Grand Conservateur Général. Partisan de l'indépendance du Rite Ecossais Ancien et Accepté, il se retira en 1815 du Grand Orient, mais devint en 1821 membre du Suprême Conseil de France Unifié.

Dans le Tome 2 (1840) du Globe, il est également cité (p. 124) comme ayant été membre de la Loge des Chevaliers de la Croix.

On lira avec intérêt l'article Les débuts de la Légion d’honneur et la Franc-maçonnerie que lui consacre Pierre Mollier sur son blog.

Il fut Vénérable de la Loge parisienne Saint Napoléon

On trouvera sur ce site une chanson en son honneur, un hymne lui dédié et une cantate composée pour son décès.

Le Forestier, déjà cité, rapporte sa présence, en tant que Grand Maître, à une tenue, en 1819, de la Loge d'Adoption Belle et Bonne en l'honneur de Voltaire, tenue présidée par la fille adoptive de celui-ci, la marquise de Villette.
 

Le nom de Lacépède, en tant que Grand Chancelier, figure à la fin du Tracé de la Saint-Jean d'Eté 1812 du Grand Orient de France 

(image empruntée à la page Oeuvres de Lacépède)

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