Chanson des Surveillants

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Ces pages sont les pp. 18 à 21 du chansonnier de Naudot

1.

Adam à sa posterité
Transmit de l'Art la connoissance,
Et Caïn, par l'expérience
En démontra l'utilité
C'est lui qui bâtit une ville
Dans un payis de l'Orient,
Où l'Architecture civile,
Prit d'abord son commencement.

2.

Jabal, le pere des pasteurs,
Fut le premier qui fit des tentes,
Où paisible il vivoit des rentes
De ses innocentes sueurs :
Cette Architecture champêtre
Servit depuis pour le Soldat,
Et les Héros que Mars fait naître,
L'embellissent de leur éclat.

3.

Jamais Neptune sur ses eaux
De l'Architecture navale
N'eut vû la grandeur martiale,
Ni des commerçans les Vaisseaux
Si Noé sçavant Patriarche,
Eclairé par le Tout-puissant,
De sa main n'eut de la belle Arche
Construit le vaste batiment.

4.

Les Mortels devenant nombreux,
Aussitôt on vit l'injustice
Joindre à la force l'artifice,
Pour opprimer les malheureux;
Le foible alors pour se deffendre
Contre Nimrod fier Conquerant,
Entre les forts alla se rendre,
Et lui résista vaillament.

5.

Le mépris du divin Amour
Fit que les Hommes fanatiques
Bientôt après firent des briques
Pour Babel la fameuse Tour;
La différence du langage
Vint déconcerter ces Maçons :
Qui renoncerent à l'ouvrage
Contens d'habiter des maisons.

6.

Moïse par le Ciel guidé,
Bâtit l'Auguste Sanctuaire,
Où des verités la lumière,
Par l'Oracle étoit annoncé,
Des lors la sainte Architécture
Pour l'Idole etoit profané,
Et sa magnifique structure
Charmoit le Mortel étonné.

7.

Le pacifique Salomon
Avoit de son tems l'avantage
D'être des Hommes le plus sage,
Et le plus excellent Maçon;
Il érigea de Dieu le Temple,
Qui fut le chef-d'oeuvre de l'Art :
Et tous les Rois à son exemple,
Furent Maçons de toute part.

8.

De l'Art toute la majesté
En Grece, en Egipte, en Sicile,
A Rome, en France, en cette Ville,
De là fut après transporté.
Aujourd'hui nous passons l'Asie,
Dans la beauté des bâtimens :
Et mieux qu'elle avec l'ambrosie,
Nous buvons des vins excellens.

Choeur

De notre Art chantons l'excélence :
Ses secrets font notre bonheur.
De notre Art chantons l'excélence :
Exaltons sa magnificence,
Qui des Rois montre la grandeur.

  

 

On comparera avec intérêt cette Chanson des Surveillans du recueil de Naudot avec :

On notera également la parenté (le refrain est identique) avec deux chansons semblables entre elles : l'Excellence de l'Ordre de la Lire maçonne et une chanson du second recueil de Naudot.

 

On trouve la même chanson (à quelques détails près) aux pages 32-5 du recueil de Sophonople et aux pp. 4-7 du recueil de Ste Geneviefve (avec la même partition que chez Naudot).

 

Elle sera reprise aux Chansons pour les Santés de Le Bauld-de-Nans, avec quelques modifications au couplet 6 (dont le début devient Les Hébreux par le Ciel guidés / Firent l'Auguste Sanctuaire / Pour que l'oracle de lumière / Leur y prédît ses vérités au lieu de Moïse par le Ciel guidé / Bâtit l'Auguste Sanctuaire / Où des vérités la lumière / Par l'Oracle était annoncé) et au couplet 8 dont le début devient L'Art & toute sa Majesté au lieu de De l'Art toute la majesté).

 

Au recueil de la Veuve Jolly (pp. 9-13), le texte est comme chez Le Bauld-de-Nans, et la partition comme chez la Tierce. Et ce texte figurera aussi (pp. 16-20) au Recueil de Francfort.

 

A l'édition 1747 des Chansons Originaires des Francs-Maçons (pp. 8-11), la partition est à peu de choses près comme chez Naudot, mais le choeur est différent. Le texte est absolument identique. Il en va de même à l'édition 1749.

 

On la trouve aussi au recueil de Telonius.

La chanson figure également dans la partie francophone du Free-mason's vocal assistant paru à Charleston en 1807 (p. 180), mais sans le couplet 6.

On retrouvera encore la chanson beaucoup plus tard, aux pp. 153-5 du recueil d'Orcel de 1867, sous le titre La maçonnerie depuis le commencement des âges mais sans le refrain ni le dernier couplet, et avec quelques légères modifications de forme. En fait, Orcel n'est pas l'auteur de cette nouvelle version, il l'a simplement recopiée chez Marconis de Nègre, qui l'avait publiée en 1861 aux pp. 506-7 de son Rameau d'or d'Eleusis, sous le titre Architecture maçonnique.

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