Les Frères Artistes

 

La Loge des Frères Artistes (dite aussi parfois plus simplement Loge des Artistes) a été fondée, sous l'impulsion de Cuvelier de Trye, le 22 juin 1797 selon Bésuchet (qui se contredit ailleurs, puisque, dans sa biographie de Cuvelier, il mentionne plutôt 1802). La date en 1797 citée par Bésuchet est probablement la date officielle d'homologation par le Grand Orient, puisque la Loge fonctionnait déjà à ce moment, comme en témoigne cet extrait du Tracé de la séance d'installation du Centre des Amis dans son nouveau Temple, le 10 mars 1797 :

Le Cher Frère Cuvelier a donné lecture d'une planche, dans laquelle il a félicité la Maçonnerie de la vigueur qu'elle reprend, et a fait, au nom de la Respectable Loge des Artistes, des remerciements de l'accueil que plusieurs de ses Membres ont reçu dans celle du Centre des Amis.

En furent membres Louis Alexandre Piccinni, Foignet, Lansel, Bouilly (qui en fut Vénérable), Chaussier, Cadet de Gassicourt, Navoigille aîné et Guerrier de Dumast, qui, avant de se détourner de la maçonnerie, en fut Orateur adjoint et qui obtint d'elle une médaille d'or pour son poème la Maçonnerie ; le maréchal Brune en fut Vénérable d'honneur. C'est dans cette Loge qu'aurait été initiée Mme de Xaintrailles.

Sous l'influence de l'intérêt provoqué par la campagne d'Egypte, la Loge s'est montrée très égyptomane et ses liens avec l'Ordre sacré des Sophisiens, fondé en 1801, sont bien connus.

On trouve sur le présent site une page concernant la Fête funèbre de cette Loge en 1819 et un Hymne à la Bienfaisance de la même année.

ci-contre : ensemble et détail d'un diplôme décerné en 1798 par la Loge :

La Loge des Artistes, à tous les Maçons réguliers, UNION, FORCE, SALUT

LE DESIR que nous avons de faciliter l'entrée des Loges régulières de France à ceux de nos Frères qui nous paroissent dignes d'y être admis, nous porte à constater leur état maçonnique, dans la ferme persuasion qu'ils répandront dans toutes les villes qu'ils parcourront, l'esprit de Liberté, Egalité, Concorde et l'Amitié fraternelle qui sont l'essence de notre Ordre ...

 

Dans son article Initiations, initiatives. Prosper Guerrier de Dumast dans les “mines de l’Orient” (paru dans Chroniques d’histoire maçonnique lorraine, Institut Lorrain d’Études et de Recherches Maçonniques (ILDERM), n° 10, mai 2000, p. 8-54), Claude Rétat signale, à propos de l'oeuvre de Guerrier de Dumast intitulée La Maçonnerie, poème en trois chants, avec des notes historiques, étymologiques et critiques :

On ne s’étonne pas de voir l’ouvrage non seulement récompensé, mais utilisé comme livre de prix : la Loge des Artistes lui décerne une médaille d’or à l’unanimité et décide que considéré comme classique, [il] sera donné en prix aux Frères qui auront bien mérité de la Loge par leur zèle, leur assiduité ou leurs travaux. La BnF conserve un exemplaire (RES-H-2309. Dédicace datée de 5820) dont la dédicace montre qu’il a été offert par la Loge au frère Alexandre Piccini, compositeur de musique.

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