Couplets (sur le bonheur)

Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre le fichier de l'air indiqué, séquencé par David C.

Cliquez ici pour entendre (fichier mp3 très comprimé) le premier couplet de l'enregistrement de cette chanson, interprétée par Stefaan Vandenbroucke accompagné à la guitare par Alexander Makay (qui est aussi l'auteur de l'arrangement), sur le CD annexé à l'ouvrage Maçonnieke Chansons in negentiende-eeuws Belgie de David Vergauwen (éditions ASP)

La plus ancienne édition que nous connaissions de ce cantique (dû à Rizaucourt et d'incipit S'il existe un parfait bonheur) est en 1801 dans le volume 1 du Miroir de la Vérité d'Abraham (pp. 321-3, reproduites ci-dessous). Comme beaucoup d'autres, il oppose la perfection du monde maçonnique aux déficiences du monde profane, et va même jusqu'à proclamer que le bonheur constant de l'amitié fraternelle est supérieur aux voluptés trop passagères de l'amour.

Voir ici sur l'air Femmes, voulez-vous éprouver ? 

Le premier couplet, isolé, sera repris à la p. 240 de la Morale de la Franche-maçonnerie de Bazot, à la colonne 128 de l'Univers maçonnique et à la p. 59 du Précis de César Moreau.

Dans son remarquable ouvrage La Fraternité en choeur, Sylvain Chimello mentionne que les 7 couplets de ce cantique figurent à la p. 19 du recueil de cantiques maçonniques dédiés à la Respectable loge des Amis réunis à l'Orient du 9e Régiment d'Infanterie légère à l'Orient de Longwy (1810), mais avec l'air Je suis Lindor.

Selon David Vergauwen dans l'ouvrage mentionné plus haut (p. 132), on le trouve aussi dans les archives de la loge bruxelloise des Amis Philanthropes comme y ayant été chanté au banquet du solstice d'hiver en 1834, avec quelques minimes différences (qui ne sont peut-être que des erreurs de transcription).



      

C A N T I Q U E

 

 

Air : Femmes qui voulez éprouver.

 

 

S'il existe un parfait bonheur,
Il est dans la Maçonnerie.
Oui, c'est par notre Art enchanteur
Que l'on peut jouir de la vie.
Chez nous tout est délicieux,
Nos plaisirs sont purs et sincères ;
Et chacun de nous est heureux
Dès qu'il se trouve avec ses Frères.

 

 

O vous profanes Détracteurs
Du sublime Ordre Maçonnique, ,
Qui, contre lui, dans vos erreurs,
Portez un jugement inique !
Plus indulgens dans vos arrêts,
Vous les rendriez moins sévères,
Si vos coeurs connaissaient jamais
Combien il est doux d'être Frère.

 

 

Chez vous on fuit la vérité,
Et dans nos Temples on l'encense ;
Chez vous tout est perversité, 
Et chez nous tout n'est qu'innocence.
Chez vous, lorsque le malheureux
Fait un tableau de ses misères,
Il trouve un égoïsme affreux,
Et chez nous il trouve des Frères.

 

 

Chez vous, on n'estime que l'or,
On sacrifie à l'avarice ;
Chez vous, sans cesse du plus fort,
Le faible éprouve l'injustice. -
Chez vous toujours le repentir
Rend les jouissances amères,
Toujours du coeur le vrai plaisir
Est la récompense des Frères.

 

 

Si vous accordez à l'Amour
Quelques instans de votre vie,
Vous employez ruse et détour
Pour satisfaire votre envie.
Êtres infidèles, ingrats, trompeurs,
Profanes, voilà vos manières. 
Bonté, fidélité, candeur,
Voilà les maximes des Frères.

 

 

Ainsi que vous à la beauté
Nous aimons que l'on rend[e] hommage,
Nous savons que la volupté
De l'Amour est le doux partage ;
Mais, hélas ! de ce sentiment
L'ivresse est toujours passagère :
Il n'est qu'un bonheur bien constant,
C'est d'être chéri de son Frère.

 

 

Pour lancer par-tout, en vainqueurs,
Les traits d'une morale pure,
Unissez-vous, chers Visiteurs,
Aux Élèves de la Nature.
Redoublez d'efforts avec nous,
Ensemble, par toute la terre,
Prouvons qu'il est beau, qu'il est doux, 
De mériter le nom de Frère.

 

Par le Frère Rizaucourt orateur de la Respectable Loge des élèves de la nature, au banquet de la célébration de la fête de l'Ordre. 

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