Herz

En cliquant ici, vous entendrez un extrait du 3e mouvement, Rondo russe, de son concerto n° 4 en mi majeur, op. 131, interprété par Howard Shelley au piano et à la direction de l'Orchestre Symphonique de Tasmanie (CD The Romantic Piano Concerto, volume 40, Hyperion CDA67537)

 

Né à Vienne, Henri (Heinrich) Herz (ou Hertz ; 1803-1888) s'initie à la musique avec son père musicien. C'est à Coblence (où il commence à composer à l'âge de huit ans et demi) qu'il poursuit ses études auprès d'un organiste, Daniel Hünten ; il entre en 1816 au conservatoire de Paris, où il obtient rapidement un premier prix  et où il sera notamment ensuite élève de Reicha pour la composition. Il connaît bientôt un énorme succès tant comme pianiste que comme compositeur : Fétis écrit que le succès des œuvres de Herz pour le piano a surpassé celui de toute la musique du même genre pendant douze ans environ , et ce succès fut tel, que les éditeurs payèrent ses manuscrits trois ou quatre fois plus cher que ceux des meilleurs compositeurs pour le piano (on dit d'ailleurs que Schumann en crevait de jalousie).

Il a construit une salle de concert (où se produisit la société musicale, sans doute paramaçonnique, des Enfants d'Apollon) et enseigné au Conservatoire de Paris entre 1842 et 1874. En 1856, il a pris sous son aile la jeune pianiste alsacienne Marie Jaëll, alors âgée de dix ans. Il fut également membre fondateur ce l'Association des Artistes Musiciens.

Considéré pendant longtemps comme le plus grand pianiste de son temps, il se produit partout en Europe, et même, de 1845 à 1850, en Amérique, où il amassera une grande fortune et dont il rassemblera ses souvenirs dans son livre Mes voyages en Amérique.

On lui doit plus de 220 oeuvres, dont 8 concertos pour piano et de nombreuses variations sur des airs d'opéras. Mais il est plus connu aujourd'hui par la marque de piano qu'il fonda que par ses compositions (qui, peut-être injustement, sont tombées jusqu'il y a peu dans un total oubli).

Aux pp. 184-6 du Tome premier de Hermès, ou Archives maçonniques, on peut lire qu'au cours d'une Tenue du 23 janvier 1819 à la Loge des Trinosophes, Le jeune F. Herz (Henri) a touché du piano avec ce talent savant et varié qui le fait rechercher dans le monde profane. Il a joué divers morceaux de sa composition ; l'exécution en a été brillante et parfaite et qu'on entendit un chant de Chemin-Dupontès dont il avait composé la musique (ce chant est également mentionné par Christine Naslin-Gaudin dans son article piano pour l'Encyclopédie de la Franc-maçonnerie par divers auteurs sous la direction d'Eric Saunier). 

On peut s'étonner que Hertz soit ainsi qualifié de jeune frère à l'âge de 15 ou 16 ans.

Plus étonnant encore : le Tome II de la monumentale tétralogie d'Yves Hivert-Messeca, l'Europe sous l'acacia (Dervy, 2012), mentionne (p. 568) que :

... en 1816, lors de la fête de la loge de Sept Ecossais, à Paris, mise en scène par Jean-Marie Ragon ... alors vénérable des Trinosophes, après la tenue d'adoption, il y eut un concert dirigé par le tout nouveau frère Henri Hertz, pianiste virtuose ...

Une explication pourrait être le fait que les enfants adoptés (dans une cérémonie déjà fort proche de celle de l'Initiation) étaient parfois considérés comme déjà maçons.

Nous n'avons pas d'autres détails sur son parcours maçonnique.

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