Guénin

En cliquant ici, vous entendrez un extrait de son duo n° 1 en do majeur, interprété par Patrizio Germone au violon et Claire Lamquet au violoncelle, sur leur CD Hemiolia

 

Marie-Alexandre Guénin (1744-1835) fut, de son temps, très apprécié comme violoniste et compositeur. 

Royaliste, il sut se montrer plus fidèle à ses opinions que beaucoup de ses contemporains, plus versatiles, et cela ne fut pas propice à sa carrière.

 

ci-contre : portrait de Guénin par François Dumont (aquarelle sur ivoire, 1791, Louvre)

Voici ce qu'en dit Fétis (qui se trompe sur sa date de décès) :

GUÉNIN (Marie-Alexandre), violoniste et compositeur, né à Maubeuge (Nord), le 20 février 1744, commença l'étude du violon à l'âge de six ans, et fit de rapides progrès sur cet instrument. En 1760, son père l'envoya à Paris pour y développer son talent. Guénin prit des leçons de Capron pour le violon, et de Gossec pour la composition. En 1773, il se fit entendre avec succès au concert spirituel, dans un concerto de sa composition. En 1777, le prince de Condé le choisit pour être intendant de sa musique ; l'année suivante, il fut admis dans la chapelle du roi, et la place de premier violon solo de l'opéra lui fut confiée, en 1780. Il l'occupa jusqu'en 1800. Kreutzer fut alors appelé à la remplir, et Guénin ne figura plus que parmi les autres premiers violons de l'orchestre. Retiré de l'Opéra au mois de janvier 1810, avec la pension, après trente années de service, il fut alors attaché comme second violon au service de Charles IV, roi d'Espagne, retiré en France à cette époque. De retour à Paris, en 1814, et alors âgé de soixante et dix ans, il y vécut dans le repos, et mourut en 1819, dans une situation peu aisée. Cet artiste a eu de la réputation en France pour les symphonies qu'il a composées, et dont le premier œuvre fut publié à Paris, en 1770. La facture en est bonne, mais le génie d'invention y manque, et c'est à tort qu'on les a mises, dans leur nouveauté, en parallèle avec celles de Haydn, où ce génie brille jusque dans les moindres détails. 

Les compositions de Guénin connues aujourd'hui sont : 

  1. Six symphonies pour deux violons, alto, basse, deux hautbois et deux cors, op. 2, Paris, La Chevardière, 1770. 

  2. Trois idem, op. 4, Paris, Imbault. 

  3. Trois idem, op. 6, ibid

  4. Deux symphonies imprimées avec une symphonie de Barrière, Paris, Sieber. 

  5. Six quatuors pour deux violons, alto et violoncelle, op. 7, Paris, Louis. 

  6. Six duos pour deux violons, op. 1, Paris, Sieber. 

  7. Six idem, op. 3, Paris, Imbault. 

  8. Trois sonates avec second violon, op. 9, Mayence, Schott. 

  9. Trois idem, op. 10, ibid

  10. Trois duos pour deux violons, op. 13, ibid

  11. Trois idem, op. 15, Paris, Sieber. 

  12. Premier concerto pour l'alto, op. 14, ibid

  13. Trois duos faciles pour deux violoncelles, op. 18, ibid

  14. Trois sonates pour clavecin et violon, op. 5, Paris, 1781.

Mais on trouvera des éléments biographiques plus récents par exemple ici ou ici, ainsi que dans l'ouvrage ci-dessous.

 

Dans son riche ouvrage Les Musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI, Pierre-François Pinaud le donne comme membre des Frères Initiés en 1776, de l'Olympique de la Parfaite Estime en 1782 et de la Société Olympique en 1786.

C'est le premier mouvement de sa 3e symphonie qui fut exécuté par la Colonne d'Harmonie, sous la direction de Capron, au moment de la prestation de serment de Voltaire lors de sa réception aux Neuf Soeurs.

Il est possible d'entendre sur le web d'autres oeuvres de Guénin : sur dailymotion, le troisième mouvement (presto assai) de sa Symphonie n° 2 op. 4 en ut pour orchestre à cordes, deux hautbois et deux cors, interprétée par l'orchestre du cercle symphonique de Maubeuge dirigé par Alfred Drapier, et, sur youtube, l'Allegretto de sa Sonate en trio en si bémol majeur, Opus 1, interprétée par l'Ensemble Hemiolia évoqué plus haut (Bérengère Maillard et Patrizio Germone, violons ; Claire Lamquet, violoncelle).

Nul ne fut, plus que lui, dévoué à la musique, et il eut le courage de se regarder vieillir en un temps où la musique, cette coquette, changeait souvent d'adorateur.

Bouilly

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