de Tournay

 

Mathieu-Jean-Baptiste Nioche de Tournay (1767-1844), employé de la Banque de France, est surtout connu comme auteur dramatique. Il fut également peintre (amateur) et chansonnier (membre du Caveau moderne et président d'honneur du nouveau Caveau). 

Il fut aussi membre de la Société Philotechnique, qui dans son annuaire 1845 lui consacra l'hommage funèbre suivant :

La mort nous a récemment ravi M. de Tournay, dont l'aménité de caractère et les qualités estimables ajoutaient au charme de nos réunions. Peintre, poète et musicien, il vit plus d'une fois admettre à l'exposition du Louvre des paysages d'une composition gracieuse et d'une exécution élégante. Digne ami de Désaugiers et de Bouilly, ses chansons étaient empreintes de cet esprit français, de ces saillies heureuses qui n'excluent pas la raison, mais qui, joints au bon goût, la rendent plus vive et plus aimable.

Les répertoires de nos théâtres ont accueilli plusieurs compositions dramatiques auxquelles de Tournay avait apporté le tribut d'une active collaboration : nous nous rappelons avoir applaudi en riant L'Abbé Pellegrin, Arlequin tyran domestique, le vieux Chasseur, et cette excellente farce de M. Vautour, dont le type, déjà ancien, restera toujours nouveau.

Dans le monde, de Tournay chantait avec verve des productions dont il était doublement l'auteur ; son imagination féconde et variée lui fournissait de jolies pensées musicales qu'il adaptait à de jolies pensées poétiques. Des contes piquans où l'enjouement ne dégénère point en licence, d'agréables épîtres, d'où la gaîté ne bannit pas la morale, sont encore des titres qui avaient ouvert à M. de Tournay les portes de la Société Philotechnique ; elle regrette en lui un membre bon et zélé, un honnête homme.

Initié au Mans, sa ville natale, à la Loge de Saint-Hubert, de Tournay fut ensuite un maçon très actif, comme le montre l'ouvrage qui lui a été consacré après son décès, et où sa carrière est retracée par Bazot et des membres de sa Loge.

Selon cet ouvrage, il aurait été affilié le 15 avril 1826 à la Loge chapitrale parisienne des Coeurs-Unis (cette information semble cependant contredite par les archives de la Loge, qui, selon François Cavaignac dans son ouvrage Les francs-maçons au théâtre : de la Révolution à la Belle Epoque, Véga, 2011, le mentionnent comme 1er Surveillant le 1er mars de la même année). Il fut (notamment en 1830) Vénérable de cette Loge et membre d'honneur de la Loge chapitrale de la Bonne-Union, et il présida la Chambre symbolique et le Grand Collège des Rites du Grand-Orient de France. Selon le fichier Bossu, il fut aussi reçu en 1831 chevalier de l'Ordre du Temple.

Il a fait le texte d'une cantate de Taskin et d'une autre du même. Il est aussi l'auteur du nouveau Paradis terrestre, de Vive la bonne union (s'agit-il du Cantique chanté par le Frère de Tournay, au banquet de la Loge de la Bonne-Union, le 1er juillet 1841 ), de couplets pour Vassal et d'un hymne publié par Marconis en 1861.

  

(conclusion de l'éloge funèbre maçonnique de Tournay par le Vénérable des Frères Unis, le Frère Jobert aîné.)

 

ci-contre : médaille de la Loge, avec la devise Unis par l'honneur et l'amitié.

  

L'hommage ci-dessus de la Société Philotechnique montre que de Tournay fut aussi compositeur, même si ce n'est que comme amateur ; nous en avons trouvé la confirmation dans cette citation de l'ouvrage précité consacré à De Tournay, où Bazot écrit (p. 5) :

Musicien amateur, il a composé plusieurs romances et nocturnes, paroles et musique.

Cette activité de compositeur est encore confirmée dans l'annuaire 1842 de la Société Philotechnique, qui avait salué son admission en écrivant notamment :

musicien instruit et fécond, il a souvent orné ses paroles de charmans accords, et presque tous les vaudevilles auxquels il a attaché son nom ont été animés par lui d'airs qui sont restés au répertoire.

Nous n'avons malheureusement pas trouvé de trace de cette activité musicale.

Voir également sur de Tournay cette page du blog.

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