Installation d'une Loge selon Marconis

Le Rameau d'or d'Eleusis publié par Marconis de Nègre en 1861 contient (p. 259) cet Hymne maçonnique en alexandrins soignés.

Cet hymne intervient tout à la fin du rituel (très pompeux et très empreint de religiosité) d'Installation d'une Loge qui est décrit aux pp. 253-9 de l'ouvrage, et au cours duquel la Loge, dans les fumées de l'encens, est successivement consacrée (avec force commentaires) :

Une définition de la maçonnerie par Marconis

Avant de rendre grâce au Sublime Architecte des mondes de l'avoir choisi pour cette mission sainte, le Président de la Commission des 3 délégués installateurs nommés par le Grand Maître de l'Obédience a défini les bases solides de la maçonnerie comme :

Fraternité, tolérance, bonté envers tous, dévouement à notre antique institution, soumission aux lois maçonniques et civiles, culte sincère et religieux à l'auteur de la nature.

Marconis signale, par une note de bas de page, que l'auteur de ce texte est le Frère de Tournay.

HYMNE MAÇONNIQUE

 

A l'ineffable auteur de la terre et des cieux,
Qui des astres régla le cours harmonieux,
Vers qui des feux du jour la naissante lumière
Elève un champ de gloire et porte la prière ;
Qui, d'un mot, du néant rompant l'éternité,
Des ombres de la nuit fit jaillir la clarté ;
Qui de l'oeuvre sublime est pour les coeurs des anges
L'inépuisable objet d'un concert de louanges ;
Qui nous donna la vie, et, veillant sur nos pas,
Nous fait voir sans terreur l'approche du trépas ;
Qui, par un pur rayon de sa divine flamme,
De l'immortalité daigna doter notre âme;
A l'Eternel, enfin, ce temple est consacré :
Que par nous à jamais il y soit adoré.
Puissions-nous, si vers lui sa bonté nous appelle,
Admis à contempler sa splendeur immortelle,
Mêler nos humbles voix aux célestes concerts,
Et chanter son saint nom, qui remplit l'univers !

 

On notera par ailleurs que, au cours de cette cérémonie (p. 258), sont réutilisés quasi textuellement (en ajoutant cependant une faute de versification au 3e vers, qui est affublé d'un pied supplémentaire), mais sans les chanter, les deux derniers couplets d'une chanson, vieille d'un siècle, de la Lire maçonne : l'un (Qui sait, mieux que notre maître ...) est adressé par l'Orateur au Vénérable et ce dernier répond (Dans ma dignité de Maître ...) par les vers de Du Bois :

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