Les plaisirs du vrai Maçon

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Ce Cantique sur les plaisirs du vrai Maçon, signé par le Frère G.-B. Liégeard aîné, Orateur [de la Loge gantoise la Félicité Bienfaisante], figure aux pp. 22-24 de la Lyre maçonnique de 1812. Il traduit bien le maçonniquement correct de son époque (qui était celle du premier Empire).

Avec un autre cantique du même auteur, il figure aussi, sous le même titre, à un document proposé par google-livres (mais manifestement scanné de manière fantaisiste et probablement incomplète). Cette édition précise que Le Frère Platel, professeur de musique, a mis ces paroles sur un air de sa composition mais propose en alternative l'air Femmes, voulez-vous éprouver. Nous savons que Platel, qui est aussi mentionné ici, a effectivement séjourné à Gand.

Cinq des six couplets (l'avant-dernier est omis) seront repris à la colonne 331 de l'Univers maçonnique sous le titre les Secrets des Maçons expliqués par le Frère Liégeard aîné.

Cette version en 5 couplets figure aussi aux pp. 119-120 du recueil d'Orcel, sous le titre Le plaisir du maçon.

Voir ici sur l'air Je ne suis plus de ces vainqueurs.

             

     

Cantique 

sur les plaisirs du vrai Maçon

 

air : Je ne suis plus de ces vainqueurs.

 

Que des profanes indiscrets, 
Vrais échos de la calomnie,
Prétendent que tous nos secrets 
Sont de bien jouir de la vie ; 
Qu'ils déraisonnent à loisir : 
Moi je ne dis pas le contraire ; 
Le Maçon cherche le plaisir, 
Mais c'est le plaisir de bien faire.

 

Lorsque le clairon du dieu Mars 
Appelle aux champs de la victoire, 
Sous nos triomphans étendards, 
Les Français, enfans de la gloire, 
Enivré du noble désir
D'employer dignement sa vie, . 
Le Maçon cherche le plaisir 
De s'immoler pour la patrie.

 

Sent-il le besoin d'être deux 
Pour obéir à la nature, 
Il conduit sous son toit heureux 
Une vierge modeste et pure ; 
La vertu lui faisant choisir 
L'épouse qui lui devient chère, 
Le Maçon cherche le plaisir 
D'un bon époux et d'un bon père.

 

Si le destin dans sa rigueur 
Près de lui frappe son semblable, 
Docile à l'élan de son cœur, 
ll tend une main charitable ; 
En s'empressant de secourir 
Celui qu'opprime un sort contraire, 
Le Maçon cherche un doux plaisir, 
Celui de soulager un frère.

 

En parlant toujours de vertu,
Tartufe, au teint blême, à l'œil louche,
Nous soutient que tout est perdu
Quand la raison n'est pas farouche 
Son froid système fait gémir,
Et je lui redirai sans cesse :
Apprends de nous que le plaisir
Peut s'allier à la sagesse.

 

Par une parfaite union 
De la joie avec la décence, 
Voilà comme pour le Maçon 
Tout est bonheur et jouissance ; 
Ainsi, cédant au seul désir
Qu'à son cœur la raison inspire, 
Le Maçon cherche tout plaisir 
Auquel la vertu peut sourire.

 

                         Par le Frère G.-B. Liégeard aîné, Orateur

 

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