Cantique

chanté dans un banquet du grand Orient

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La Lyre maçonnique pour 1811 contient (p. 65-6) ce cantique chanté dans un banquet du grand Orient, à l'occasion du rétablissement de la Maçonnerie et de la réunion des deux grandes Loges de France.

L'événement ainsi désigné ne peut être à notre sens (même si, au moment de l'édition, il ne s'agit pas d'un événement frais, mais les documents publiés par la Lyre ne sont pas toujours récents) que le Concordat de 1799 (cfr couplet 3), qui avait effectivement confirmé le nouveau départ de la maçonnerie en France après l'interruption révolutionnaire (cfr couplets 1 et 2). 

Les deux premiers vers, O vous de la Maçonnerie les plus zélés restaurateurs, nous semblent constituer un pastiche (mais sur un autre air, et la métrique est d'ailleurs différente) de ceux d'une chanson bien connue dans les Loges au XVIIIe, Vous, de la maçonnerie, ô sages instituteurs. On sait que, parmi ces zélés restaurateurs auxquels il est ici rendu hommage, figure Roëttiers de Montaleau, principal artisan tant de la survie du Grand Orient au long de cette période troublée que du Concordat lui-même.

A propos de l'air Le Magistrat irréprochable.

Allain  

L'auteur, le Frère ALLAIN, est désigné (notamment ici) comme Adjudant-général, commandant (NDLR : titre devenu depuis commandeur) de la Légion d'honneur, Souverain Prince Rose-Croix, et comme Vénérable d'honneur de la Loge du Phare Hospitalier à Senlis.

On trouve, de sa composition, dans le même recueil 1811, 5 autres cantiques (dont celui-ci), et, dans le recueil de l'année suivante (1812), celui-ci.

Il s'agit de Jacques Gabriel Victor Allain (1773-1852), sur lequel on peut trouver des détails :

ALLAIN, adjudant - général, commandant de la légion d'honneur, etc.

D'abord soldat, puis officier, et enfin colonel, il se fit remarquer en différentes occasions, notamment en 1805, à la bataille d'Austerlitz, où il servait en qualité d'adjudant-commandant, employé à la 3e division du 5e corps de la grande armée. Après le retour de Louis XVIII sur le trône de France, il fut chargé, comme le plus ancien colonel de l'armée, de porter la parole au roi au nom de ses camarades, et s'en acquitta avec beaucoup de dignité ; on remarquait dans son discours, cette phrase : « Les colonels qui ont la faveur insigne de paraître devant V. M., ont passé par tous les grades pour arriver à celui qu'ils occupent ; tous ont appris à obéir avant que de commander. » 

  • à la p. 38 du Dictionnaire des colonels de Napoléon de Danielle et Bernard Quintin.

       

CANTIQUE

Chanté dans un banquet du grand Orient, à l'occasion du rétablissement de la Maçonnerie et de la réunion des deux grandes Loges de France.

Air : Ce Magistrat irréprochable (de M. Guillaume).

 

O vous de la Maçonnerie
Les plus zélés restaurateurs !
Vous dont la triple batterie
Electrise vos sectateurs.
Votre amour pour la bienfaisance
Est reconnu de toutes parts,
Et la vertu dans l'indigence 
Se range sous vos étendarts.

 

 

Nous admirons votre courage ;
Il est digne d'un Franc-Maçon !
Vous avez su braver l'orage
Qui menaçait notre horizon.
Malgré les injures cruelles
Qu'on faisait à nos ateliers,
Vous conservâtes vos truelles 
Pour nous servir de boucliers.

 

 

Nous devons de justes éloges
Aux Maçons dont le dévouement
Cimenta des deux grandes Loges
Le plus heureux rapprochement.
Buvons à des santés si chères,
Et distinguons nos bienfaiteurs,
En joignant au doux nom de Frères, 
Celui de pacificateurs.

 

Par le Frère ALLAIN,
Adjud.-gén., command. de la Légion d'honneur. Rose-Croix

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