Portrait du vrai franc-maçon

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Cette chanson figure aux pp. 24-6 du Chansonnier franc-maçon de Jacquelin en 1816.

Elle résume la (quelque peu simplette) vision qu'a l'auteur de la morale maçonnique. Mais c'est une des rares chansons où Jacquelin voit dans la maçonnerie autre chose que banquets, femmes et boisson.

Voir ici sur l'air L'hymen est un lien charmant. Comme dans cet air, chaque couplet se termine ici par le mot voyage (et le dernier par compagnon de voyage).

La chanson avait été publiée antérieurement (pp. 116-8) par la Lyre maçonnique pour 1810.

   

                 

 PORTRAIT DU VRAI FRANC-MAÇON.

 

Cantique

 

 

 Air : L'hymen est un lien charmant.

 

 

 

Les hommes sont des pélerins,
 Qui du bonheur cherchent la route ; 
Pour la trouver il leur en coûte ; 
Le bonheur a bien des chemins ! 
Souvent l'homme, au déclin de l'âge, 
Voit, hélas ! qu'il s'est égaré ; 
Nous, que l'art maçonnique engage,
 Nous avons, quel doux avantage ! 
Signe, attouchement, mot sacré, 
Pour nous reconnaître en voyage.

 

 

 

Veut-on savoir du Franc-Maçon 
Quels sont les mœurs, le caractère ? 
En secret il donne à son frère 
Une utile et douce lecon. 
Croyant l'existence un passage
Son âme s'ouvre à la pitié ; 
Il console ceux qu'il soulage, 
Il est sensible, bon et sage : 
Bienfaisance, estime, amitié, 
Voilà ses guides en voyage.

 

 

 

Quoique toujours la gravité 
Préside en loge à ses mystères, 
Dans un Banquet, avec ses frères,
Il s'abandonne à la gaîté. 
Sans faire un pompeux étalage 
De sentences, de beaux discours, 
Il met sa morale en usage,
Et, dans ce court pélerinage,
Il laisse à Bacchus, aux amours 
Le soin d'égayer le voyage.

 

 

 

Fidèle aux lois de son pays, 
Le monde entier est sa patrie ; 
Et grâce au doux nœud qui nous lie, 
Partout il trouve des amis ; 
A l'Éternel il rend hommage ; 
Etre inhumain, c'est l'offenser :
Jeté par lui sur cette plage,
 L'homme sensible est son image : 
Ah ! trop heureux qui peut laisser 
Quelques traces de son voyage !

 

 

 

Parfois dans le sacré vallon, 
Le feu maçonnique l'inspire ; 
Il sait que le dieu de la Lyre 
Eut le bonheur d'être maçon.
Non, ce n'est point un badinage, 
Nous sommes frères d'Apollon : 
En frère, ce dieu vous engage 
A supporter ce faible ouvrage ; 
Qu'un vivat soit de ma chanson 
L'heureux compagnon de voyage.

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