Marche des Francs-Maçons

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Les pages 13 à 16 du Recueil de chansons des francs-maçons à l'usage de la Loge de Ste Geneviève reproduites ci-dessous contiennent un Rondeau avec son second couplet. Mais il s'agit en fait de deux chansons différentes, d'ailleurs mentionnées à la Table sous deux titres distincts : La main aux armes Freres et Reunissons mes Freres.

Cet ensemble est identique à celui qui figure au recueil de Naudot (pp. 37 à 40) sous les titres (également distincts) de :

L'explication de cette distinction en deux chansons s'explique à notre avis de la manière suivante : les éditions antérieures du recueil de Naudot ne comprenaient (à la p. 37) que la première parodie (qui elle-même ne figurait pas dans les toutes premières, qui s'arrêtaient à la p. 32). Ce n'est qu'ultérieurement qu'a été ajoutée - probablement en 1744, puisqu'il nous est expliqué ici (ce qui n'est pas le cas chez Naudot) que cet ajout a été fait à l'occasion des Conquêtes & de la Convalescence de sa Majesté en 1744 (il s'agit de l'épisode de Metz) - la seconde parodie. (Notons que c'est une des rares occasions au XVIIIe siècle où le souverain régnant est nommément cité dans un chansonnier maçonnique).

Cette chanson eut un énorme succès puisqu'on la trouve (le plus souvent sans sa seconde partie, qu'on ne retrouve sans doute que dans le recueil de Ste Geneviève, p. 15, et dans son succédané, p. 323) dans de très nombreux chansonniers ultérieurs du XVIIIe :

Elle ne figure par contre pas à l'édition 1766 de La Lire Maçonne (qui par contre, sur une partition pratiquement identique, mais avec d'autres paroles, donne, aux pages 448 à 450, une Marche également inspirée de la Marche des francs-maçons de Naudot). On en trouve en revanche le texte (sans partition ni indication d'air) à l'édition 1787 (p. 241), sous le titre Marche. En 1806, la Muse maçonne, fidèle copiste de la Lire, la reprendra (p. 147), au contraire du chansonnier de Holtrop, pourtant lui aussi copiste de la Lire.

MARCHE DES FRANC-Maçons

Rondeau

La main aux armes, Freres,
banissons d'icy verres et flacons,
Ce n'est qu'au bruit des canons
Qu'on celebre nos mysteres.

Faisons bon feu, mes frères,
Remplissons de ces barils nos canons,
Et comme bons Francs maçons,
Entre nous bûvons

1re Reprise

Quel don fut jamais plus précieux!
Nous tenons de nos Ayeux
un secret impénétrable,
Qu'il soit inviolable;
en tous lieux, même à table,
craignons qu'un Profane curieux
N'en puisse instruire nos envieux,

La main etc

2e Reprise

Fléau de la melancolie,
Plaisir, Pere de la Saillie,
Pour serrer le noeud qui nous lie,
Fais qu'une flateuse harmonie
Par d'aimables Chansons,
egaye nos leçons.

La main &c

SECOND COUPLET

Ajoûté à l'occasion des Conquêtes & de la Convalescence de sa Majesté en 1744.

Réunissons, mes Freres,
Nos transports.
Et par de nouveaux efforts
Formons ces divins accords
Que permettent nos mysteres.
Allons grand feu, mes Freres,
Pour un Roy
Dont nous cherissons la loy,
Ennemis tremblez d'effroy,
C'est LOUIS que je vois.

Iere Reprise

Les Cieux nous ont rendu ce Héros,
Sa santé finit nos maux
Quel bonheur inconcevable!
Quelle grace ineffable!
La mort inexorable
Est contrainte de le respecter,
Nous n'avons plus rien à redouter.

Le Choeur repete Réunissons

IIe Reprise

Chantons cette double victoire,
Livrons nous au plaisir de boire;
Que dautres epris de la gloire
Cherchent à vivre dans l'histoire,
Notre emploi le plus doux
Est de dire entre nous,

Réunissons &c.

 

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