En avant Francs-maçons !

 Nous ne disposons pas encore de fichier midi pour cette partition, et serions particulièrement reconnaissant à qui pourrait en établir un.

Ce Cantique pour une Fête d'Installation, intitulé En avant Francs-maçons, figure aux pp. 13-7 du recueil d'Orcel de 1867.

Il marque l'ambition pour la maçonnerie de participer au progrès de l'Humanité, particulièrement en matière de philanthropie, de progrès des lumières de l'instruction, et de paix universelle.

L'air Gentille Bachelette est donné, comme titre alternatif de l'air de la ronde de la Bergère châtelaine, par la Clé du Caveau sous le n° 1848.

La Bergère châtelaine, opéra en trois actes créé en 1820, paroles de Planard, est le premier grand succès d'Auber, qui l'avait dédié à Cherubini. On trouve l'air concerné à la scène I de l'acte II, et sa partition complète est visible ici.

 

Grinan 

Le Frère Grinan, 30e, signalé comme auteur, pourrait être celui que Bossu mentionne dans plusieurs fiches comme Alphonse Grinan (ou Grinand), né à Verdun le 28.2.1802, officier du génie, chevalier de la Légion d'honneur, initié par la Loge grenobloise des Arts Réunis, Vénérable en 1845 du Silence des Alpes à Barraux, Vénérable en 1866 et membre en 1868 de la Renaissance à Chambéry.

Il figure en 1843, en tant que Vénérable (il l'était déjà en 1840, et la revue L'Orient salue son mérite en 1845) du Silence des Alpes, parmi les correspondants de la Revue maçonnique.

Il est également l'auteur de trois autres chansons du même recueil d'Orcel, tout aussi grandiloquentes et bien-pensantes, celles des pp. 24, 54 et 102.


            
                      
                     
                       

En avant Francs-maçons

CANtique

Pour une Fête d'Installation

 

Air Gentille Bachelette (La Ferme et le Château.)

 

Seule chevalerie
Qui redresse les torts,
O Franc-Maçonnerie,
Fraternité des forts !
Nous suivons ta bannière ;
Et quand nous la voyons
Flotter à la lumière,
Comme au vent les moissons,
Debout dans la carrière,
Fièrement nous crions :
Avançons, avançons ;
             En avant, Francs-Maçons !     (bis)

 

 

 

Quand le pauvre, en détresse,
Sans asile et sans pain,
A nos temples s'adresse,
Disant : J'ai froid, j'ai faim !...
Nul de nous que n'émeuve
L'aspect de sa douleur
Dont nous voyons la preuve
Dans sa triste pâleur ...
Du denier de la veuve,
Offert à son malheur,
Un mot parti du cœur
             Décuple la valeur.        (bis)

 

 

 

La tendresse empressée
D'amis qui nous sont chers,
Rend à l'âme blessée
Les chagrins moins amers ...
Si la voix qui console,
Pour un frère aujourd'hui,
Avec le son s'envole
Sans que son mal ait fui ;
D'une douce parole
Ne sentant pas l'appui,
S'il garde son ennui,
             Nous souffrons avec lui.        (bis)

 

 

 

Si de quelque nuage,
Né d'un mot irritant,
Sur un loyal visage
Parfois l'ombre s'étend ;
L'amitié fraternelle,
Qui ne saurait faillir,
A la voix qui l'appelle,
S'empresse d'accourir ;
Et bientôt, sa truelle
A fait évanouir
Jusques au souvenir
             D'un tort, d'un déplaisir.        (bis)

 

 

 

Sous des langes funèbres,
De sacrilèges mains
Condensaient les ténèbres
De nuits sans lendemains ...
En tous lieux pour répandre
L'éternelle clarté,
Les Maçons font entendre,
Dans leur sublimité,
Ces trois mots : Vérité,
             Sagesse et Liberté !        (bis)

 

 

 

Le vent de l'ignorance,
Imprégné de poison,
En passant sur l'enfance,
Étouffait sa raison ...
Nous dans une jeune âme
Où règne encor la nuit,
Au lieu du souffle infâme
Qui dessèche et détruit,
Nous allumons la flamme
Que la lumière suit,
Qui féconde et produit
             Et la fleur et le fruit.        (bis)

 

 

 

 Sur les deux hémisphères,
Au pied de notre autel,
Peuples, devenus frères
Par un pacte éternel,
Sans soucis, sans alarmes,
D'entraves dégagés,
Vous goûterez les charmes
Des bienfaits partagés ...
Plus de sanglantes armes,
D'odieux préjugés ;
Dans les champs ravagés
             Plus d'hommes égorgés !        (bis)

 

 

 

Si de la nuit encore
S'étend le voile épais,
Si lointaine est l'aurore
De l'éternelle paix ;
Combattant dans la lice,
Que nos fils, nos neveux,
Intrépide milice,
Imitent leurs aïeux.
Du Droit, de la Justice,
Des instincts généreux,
Le règne glorieux
             Enfin viendra pour eux!        (bis)

 

 

 

En guidant notre voile
Vers l'Orient lointain,
Où brillera l'étoile
De cet heureux matin,
C'est en pleine lumière
Que nous te déployons,
Noble et sainte bannière !
Sur tous les horizons ;
Et, c'est d'une voix fière,
Que nous nous écrions :
Avançons, avançons ;
             En avant, Francs-Maçons !        (bis)

Frère Grinan, 30e.

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