Jésus maçon ??? 

Ce cantique maçonnique est le dernier des trois publiés en 1857 dans le fascicule édité par le Frère Geoffroy, de Lyon, où il figure aux pp. 6-8.

Il est très caractéristique - et c'est la raison pour laquelle nous l'avons reproduit sur ce site - d'une mentalité très répandue chez la majorité des maçons de l'époque : ce sont des chrétiens convaincus, mais qui se montrent très critiques vis-à-vis des structures ecclésiastiques passées et présentes (et en particulier du Jésuitisme) qui leur semblent bien éloignées de la morale évangélique, à laquelle la maçonnerie leur apparaît comme bien plus fidèle. 

Seul le dernier couplet sort un peu de ce schéma, en trouvant une occasion d'associer, via l'évocation des noces de Cana, le message du Christ ... à la traditionnelle invitation à boire, sur laquelle se termine souvent un cantique maçonnique.

L'allusion, dans ledit couplet, au temps de Noé où les méchants ne sablaient pas un verre de ce nectar que Dieu nous a donné, rappelle le charmant aphorisme du comte de Ségur (qui était maçon !) : Tous les méchants sont buveurs d'eau, c'est bien prouvé par le déluge.

L'air de Poniatowski utilisé n'est pas précisé. 

           
  

CANTIQUE maçonnique

Air de Poniatowski.

Jésus disait aux enfants de l'époque :
Faites du bien, ayez horreur du mal ;
Unissez-vous, qu'un amour réciproque
Vous trouve ainsi jusqu'au moment fatal
Où, pour les cieux, abandonnant la terre,
Vous verrez Dieu juger vos actions.
Par vos vertus conjurez sa colère,
Comme de vrais Maçons. (bis.)

Jésus joignait la morale à l'exemple,
Les trafiquants eurent des coups de fouet ;
Sortez, dit-il, gueux marchands de mon temple,
C'est pour prier, non voler, qu'il est fait.
S'il revenait aujourd'hui sur la terre,
De coups de fouet quelle distribution !
Auraient tous ceux qui vendent le mystère
Sacré pour le Maçon. (bis.)

Comme aujourd'hui, déjà la médisance
Lançait son dard empreint d'un noir venin ;
Aux pharisiens il imposa silence,
Voix de serpent, vous tairez-vous enfin.
Au repentant ne jetez pas la pierre,
N'est-il pas digne de votre pardon ?
Chacun de vous doit tolérer un frère
Comme tout Franc-Maçon. (bis.)

Quand les Chrétiens, sous la hache inhumaine,
Au nom du Christ livraient leur chef altier,
C'est à l'époque où sa voix souveraine
Parlait aux coeurs pour les édifier.
Tous ces Chrétiens d'alors étaient nos frères;
Les partisans de l'inquisition
N'ont jamais eu les sentiments sincères
Connus par le Maçon. (bis.)

Avec horreur je vois le Jésuitisme
Sur ses excès j'ai bien souvent gémi,
Je vois de même aussi le fanatisme
Nous apportant la Saint-Barthélémy.
De tous les deux je vois encor l'image, 
Car aujourd'hui combien de gens félons
Sont éloignés du sentier droit et sage
Que suit le Franc-Maçon. (bis.)

Jésus prêchait alors dans la campagne,
Il n'avait point un palais enchanté ;
Et bien souvent, au pied d'une montagne,
Il entraînait tout un peuple étonné.
La vérité s'était donc fait entendre
De tout ce peuple au coeur naïf et bon,
Qui la cherchait et ne pouvait l'apprendre ,
Que d'un vrai Franc-Maçon. (bis.)

Jésus craignant d'attirer la colère
Du Tout-Puissant comme au temps de Noë,
Où les méchants ne sablaient pas un verre
De ce nectar que Dieu nous a donné.
Mais à Cana, sa divine science
Changea de l'eau contre un vin pur et bon ;
C'est de mon goût, j'approuve sa prudence ,
Comme un vrai Franc-Maçon. (bis.)

Frère Geoffroy

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