Les Etrennes maçonniques de 1827

Ce recueil de 1827, intitulé Etrennes Maçonniques, a été édité à Paris en 1827.

L'auteur s'annonce comme le Frère J. R., Chevalier Rose Croix, Orateur Adjoint du Souverain Chapitre d'Arras, et Secrétaire de la  Respectable Loge de Saint-Antoine du Parfait Contentement. Il s'agit de Jules Roze, auteur la même année d'un ouvrage paru chez le même éditeur, Réfutation succincte de la dénonciation aux Cours royales des clubs menaçans de la franc-maçonnerie. Selon les fichiers Bossu, un Roze aîné et un Roze jeune étaient en 1828 respectivement Hospitalier et Orateur de cette Loge.

La mention Première année donne à penser que l'auteur comptait en faire une publication annuelle, ce qu'il confirme d'ailleurs dans un avis qui ouvre l'ouvrage, où il expose son projet de créer de créer pour la poésie, pour les oeuvres maçonniques, ce qui existe pour les ouvrages des auteurs profanes, c'est-à-dire un Recueil qui se renouvelle chaque année - ce qui n'est en fait, sans qu'il le mentionne, que la reprise d'une tradition ayant existé sous l'Empire. Mais nous n'avons trouvé aucune trace indiquant que ce projet se soit effectivement poursuivi : peut-être l'invitation faite aux Frères qui voudraient faire insérer quelques morceaux dans les Etrennes Maçonniques pour l'année prochaine de les envoyer à l'éditeur n'avait-elle pas trouvé suffisamment d'échos ?

L'éditeur Silvestre est vraisemblablement Louis-Catherine Silvestre (1792-1867).

Le projet a également un but philanthropique : le produit de la vente du Recueil sera consacré à des oeuvres de bienfaisance, ainsi que l'exemple en est donné par la présente publication de la première année, qui se vend au profit de nos Frères en Dieu, les Chrétiens malheureux, les infortunés Grecs. L'édition intervient effectivement pendant la guerre d'indépendance grecque, sur laquelle à ce moment toute l'Europe avait les yeux fixés et avec laquelle les maçons français et belges se sentaient particulièrement solidaires. Le recueil commence d'ailleurs par une Offrande aux Grecs et par un grandiloquent Chant des Grecs ressuscitant l'esprit des Croisades (Défenseurs du vrai Dieu, Grecs, et vous tous, Chrétiens, de la croix, dans nos murs, ah ! soyons les soutiens contre l'erreur et la furie !).

Viennent ensuite (pp. 21-96) une série de chansons composées par l'auteur et (pp. 99-134) cinq discours prononcés en Loge : trois en Loge d'Adoption pour les 3 grades, une invitation (également en Loge d'Adoption) à la solidarité franco-grecque et un en Loge funèbre (masculine).

Ci-dessous la Table des chansons de ce recueil :

Titre

Page

La Quête maçonnique

21

La Maçonnerie jugée, ou le Triomphe éclatant des Enfans de la Loge

24

Ronde maçonnique

29

L'Amitié fraternelle

35

Le Maçon sans façon

37

Les Bienfaits de la Lumière

39

Le Maçon épicurien

42

Cantique des Chevaliers Rose Croix

45

Le Monde profane confondu

49

L'Adoption française

53

Couplets adressés à la Respectable Loge de Saint Jean-de-Jérusalem, en sa Fête d'ordre

55

Cantique d'adoption

58

C'est un Maçon - Aux Dignitaires d'un Atelier

61

Conseils aux Frères, dans une Fête d'adoption

66

Le Temple des Dieux, ou l'Initiation d'Apollon et des Muses aux mystères de la Maçonnerie

69

Hommage aux Soeurs, dans une Fête d'Adoption

74

Cantique aux Profanes

76

Le Mot sacré

78

Le Maçon sans souci

81

Les Vertus maçonniques

84

La grande Famille

86

Le Maçon voyageur

89

Couplets adressés à la Respectable Loge de la Bonne Foi, à l'Orient de Saint-Germain-en-Laye

91

Couplets Adressés à la Respectable Loge des Vrais Amis Incorruptibles

93

La Lumière

95

Ces chansons ne brillant ni par leur originalité ni par leur qualité littéraire, nous n'en multiplierons pas les reproductions sur ce site.

  Saint-Antoine du Parfait Contentement

Selon Bésuchet (p. 391), la Loge de Saint-Antoine du Parfait Contentement a été constituée le 19 mars 1785 à partir du Souverain Chapitre d'Arras à Paris, qui avait lui-même été constitué en juin 1779. Mais on lit ici qu'en 1845 ce Chapitre prétendait avoir été fondé en 1745 par le prince Charles-Edouard [Stuart].

Sa médaille représente d'un côté, avec la mention ACCROISSEMt. DE L'ORDRE, un impétrant aux yeux bandés, ni nu ni vêtu, mené par une main divine sur un sentier escarpé, vers un temple entre deux acacias. Sur l'autre face, le Soleil et la Lune entourent les tables de la Loi et une épée posées sur un autel qui porte l'équerre et le compas, et qui est entouré de branches d'acacia.

Le 24 septembre 1805, la loge a inauguré son nouveau local, événement dont le Tracé a été imprimé.

Son Tableau pour 1837 est disponible ici.

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