La Parfaite-Union

 En cliquant ici (midi) ou ici (MP3), vous entendrez l'air 461 de la Clé du Caveau

Nous avons trouvé cette chanson, sous le n° 22, aux pp. 42-4 du Recueil de cantiques et de poésies, daté de 1807, de la Loge douaisienne de la Parfaite-Union, recueil qui figure, sous la cote Bibliothèque municipale de Lyon SJ R 335/30.3, dans les collections de cette Bibliothèque, laquelle nous a obligeamment autorisé à faire usage sur ce site des clichés (crédit photographique Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole) qu'elle nous en a fournis, et que nous avons adaptés pour les mettre aux normes du présent site.

C'est un membre de cette Loge, le Frère Sirodot, qui (manifestement à l'occasion d'une fête de Saint-Jean) lui rend ici hommage : son titre distinctif termine chacun des 8 couplets, tout en étant mis en évidence par les italiques et en rimant chaque fois avec Maçon. Il y développe l'argumentaire classique contre les accusations du profane ignorant et malveillant.

Le rôle pédagogique de la chanson maçonnique est ici mis en évidence : quand la morale est en musique, on la retient avec plaisir.

Sirodot 

Le Frère Sirodot est aussi l'auteur, dans le même recueil (n° 4), d'un Départ des Frères militaires et (n° 5) du retour, le jour de la St-Jean, ainsi que (n° 25) de Couplets pour une Fête profane donnée par les Maçons aux Dames de Douai. Dans le recueil précédent (celui de 1804), il avait contribué avec (n° 39) le cantique Trois.

Il s'agit du Joseph Sirodot mentionné ici, fils d'un avocat langrois, né le 25.1.1774, et qui, en tant que militaire, vécut au moins de 1800 à 1811 à Douai, où il fut membre de la Société d’agriculture, sciences et arts. Il est désigné par le fichier Bossu (qui confirme ses lieu et date de naissance) comme resté membre (éloigné ?) en 1814 de la Parfaite-Union et sous-inspecteur aux revues. Après le départ de Douai de son bataillon de pontonniers, reconverti dans l'intendance militaire, il aurait selon cette autre fiche été inscrit à la Concorde à Strasbourg depuis 1811 et se trouvait en Illyrie en 1813.

Voir ici sur l'air Pour obtenir celle qu'il aime.



               

la Parfaite-Union

 

Air : Pour obtenir celle qu'il aime.

 

Au refrein d'un charmant cantique,
chacun de nous vient d'applaudir ;
quand la morale est en musique,
on la retient avec plaisir.
De ce principe, ami fidèle,
offrant le tribut de mon zèle,
laissez-moi du Peuple Maçon,
chanter la Parfaite-Union. bis.

 

De tout tems aux yeux du profane,
le nom de Maçon fut proscrit ;
sans le juger, on le condamne,
on le déchire, on l'avilit.
Opposons tous à cette injure,
des vertus la pratique pure :
le bouclier du vrai Maçon,
c'est une Parfaite-Union. bis.

 

L'un dit que l'esprit de licence,
d'entre nous a pris son essor ;
l'autre, qu'une secrète agence,
à flots pour nous fait couler l'or.
Levant les yeux sur cette enceinte,
l'homme faible est saisi de crainte,
il la fuit, et le Franc-Maçon
y trouve la Parfaite-Union. bis.

 

Enfin au sexe qu'on adore,
si nos lois ferment ce séjour,
un censeur plus méchant encore,
nous croit étrangers à l'amour.
Sexe aimé, rends-nous plus justice,
accorde-nous ce sacrifice,
et reçois d'un époux Maçon,
serment de Parfaite-Union. bis.

 

Cet Art divin que rien n'entrave,
l'Art du Maçon survit à tout :
tout craint le tems, lui seul le brave,
son langage s'entend partout :
c'est celui des deux hémisphères ;
par lui tous les hommes sont frères.
La plus sainte loi du Maçon,
est une Parfaite-Union. bis.

 

Quel édifice, par exemple,
doit durer éternellement ?
C'est le nôtre ; oui, c'est le Temple
dont l'Amitié fait le ciment :
Sur une base inébranlable
repose sa voûte immuable :
Cette base pour le Maçon
est une Parfaite-Union. bis.

 

Sans une égalité sévère,
deux corps n'adhèrent jamais bien.
C'est aussi cette loi bien chère
qui ressère notre lien.
Rang, honneurs, dignité, fortune,
tout subit cette loi commune ;
c'est le niveau qui du Maçon
créa la Parfaite-Union. bis.

 

Patron de la Maçonnerie,
de nos cœurs écoute les vœux !
puisse cette Fête chérie,
trouver tous nos Amis heureux !
Que ce jour amène sans cesse
parmi nous la vive allégresse !
Et qu'à jamais chante un Maçon :
Vive la Parfaite-Union. bis.

 

                           Par le Frère Sirodot, Maître de la Loge.

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