The Generous Freemason

premier opéra maçonnique

Cliquez ici pour entendre le fichier midi d'une autre partition de cet air

 

THE

Generous Free-Mason:

or, the 

Constant Lady.

With the 

humours 

of 

Squire Noodle, and his man Doodle

tragi-comi-farcical ballad 

o p e r a. 

In three acts.

With the musick prefix'd to each song

By the author of the Lover's Opera.

LONDON

MDCCXXXI

Cette pièce, qui avait été créée à Londres à l'automne 1730 (soit 7 ans seulement après la publication des Constitutions d'Anderson), y fut publiée en 1731, avec la dédicace suivante :

To the Right Worshipful the Grand Master, Deputy Grand Master, Grand Wardens, and the rest of the Brethren of the Ancient and Honourable Society of Free and Accepted Masons, 

this opera is humbly inscribed by 

Your most obedient and devoted Servant, 

The Author, a Free-Mason.

Cet auteur n'est pas ici désigné autrement que comme celui du Lover's Opera (pièce datant de 1729, voir image ci-contre) : il s'agit de William Rufus Chetwood (?-1766).

Celui-ci était assez apprécié comme littérateur, mais il était si maladroit en affaires qu'il passa une partie de sa vie en prison pour dettes.

Comme cela se pratiquait souvent à l'époque, il s'agit en fait de deux pièces indépendantes sur le plan logique, mais dont les développements sont enchevêtrés (on passe 12 fois de l'une à l'autre).

La première, le franc-maçon généreux, qui ouvre et clôture l'ensemble, est dramatique (mais finit bien !) ; son intrigue évoque quelque peu celle de l'Enlèvement au Sérail de Mozart : 

Maria, une dame anglaise, est secrètement fiancée à Sebastian, un gentleman anglais - et franc-maçon. Mais comme son père lui enjoint d'épouser quelqu'un d'autre, ils décident de s'enfuir en Espagne, où vit le  riche oncle de Sebastian. Celui-ci se réjouit à la perspective de ne pas perdre sa bien-aimée, tout en regrettant de quitter l'Angleterre et de devoir se séparer de ses nobles frères, ces hommes dont l'éclat se propage d'un pôle à l'autre et qui possèdent toutes les vertus de l'âme.

Au cours de leur voyage vers l'Espagne, Maria et Sebastian sont poursuivis par un navire commandé par Mirza, le grand amiral du roi Amurath de Tunis. Sebastian encourage le capitaine du navire à combattre plutôt qu'à capituler, puisque un Britannique et un maçon ne peut avoir peur.

Mais le navire est capturé, les amoureux sont jetés en prison, et voués à la mort pour avoir refusé d'abjurer leur religion ; leur exécution est cependant retardée car le roi Amuranth et son épouse la reine Zelmana se sont épris respectivement de Maria et de Sebastian.

Mais il se trouve (quelle heureuse surprise !) que Mirza (dont d'ailleurs le père est anglais !) est lui aussi maçon ; Sebastian et lui tombent donc dans les bras l'un de l'autre, et Mirza organise leur évasion.

La scène finale est en mer, où tous trois se congratulent mutuellement, et où Neptune et les Tritons chantent trois airs en leur honneur.

La deuxième, the humours of Squire Noodle and his man Doodle, est une bouffonnerie ; c'est la plus importante en volume, et elle contient 18 des 25 airs. 

Sir Jasper Moody a décidé de marier sa fille Caelia à Noodle, qui est un rustre. Mais Caelia est secrètement fiancée à Cleremont, qui est franc-maçon. Caelia, pour gagner du temps, annonce à Noodle qu'elle a fait voeu (comme la Mason’s Daughter de la chanson) de n'épouser qu'un franc-maçon ; Noodle entreprend donc de le devenir, mais c'est le valet (déguisé) de Cleremont qui lui organise une fausse cérémonie grotesque, où Noodle se fait ligoter, raser le crâne, curer les ongles, noircir le visage, dévaliser et revêtir du jupon de la reine de Saba avant d'être enfermé dans un sac. Après diverses péripéties rocambolesques, où Cleremont se déguise en médecin, il épouse finalement Caelia, cependant que Noodle doit se contenter d'épouser sa servante.

Trois compositeurs se sont partagé les 25 airs que l'oeuvre totalise : Carey, Sheeles et Charke.

Le seul de ces airs dont le texte ait un caractère maçonnique est le dernier, Neptune's Masonic Ode, de Carey, où Neptune dialogue avec le choeur des Tritons en l'honneur de la maçonnerie. C'est donc le seul que nous reproduisons. Cet air connut beaucoup de succès, et se retrouva rapidement dans les principaux chansonniers, avec quelques variations dans le texte.

Neptune

By Masons Art th' aspiring Dome,
In various Columns shall arise,
All Climates are their native Home,
Their God-like Actions reach the Skies.

Chorus

Heroes & Kings revere their Name,
And Poets sing their lasting Fame.

Neptune

Great, generous, virtuous, good, and brave,
Are Titles they most justly claim,
There Deeds shall live beyond the Grave,
And every Age their Fame proclaim:

Chorus

Time shall their glorious Acts inroll,
And Love, with Friendship, charms the Soul. 

Neptune

Par l'art des maçons une voûte sublime 
s'élèvera en diverses colonnes,
Tous les climats sont leur patrie, 
leurs actions divines atteignent les cieux

Choeur des Tritons

Des héros et des rois révèrent leurs noms
Et des poètes chantent leur durable gloire.

Neptune

Grands, généreux, vertueux, bons et courageux
Sont des titres qu'ils revendiquent avec raison.
Leurs actions vivront au-delà du tombeau
Et en tout temps proclameront leur gloire :

Choeur des Tritons

Le temps déroulera leurs actions glorieuses
Pendant que l'amour et l'amitié enchantent l'âme.

 

Nos sources pour cette page sont :

- l'article de RICHARD NORTHCOTT dans les pages culturelles du riche site de la Grand Lodge of British Columbia and Yukon, article inspiré de celui de Mackey à l'entrée Generous freemason de son ENCYCLOPEDIA OF FREEMASONRY AND ITS KINDRED SCIENCES, reproduite sur le riche site Phoenixmasonry.

- la réédition en fac simile par Kessinger.

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