Santé de l'Empereur

Cette Santé de l'Empereur est extraite (T. 1, p. 159) des Annales Maçonniques du Frère Caillot (Paris 1807). Celles-ci mentionnent la date du 26 novembre 1806, le nom de l'auteur (Maxime De Redon) et comme air J'ai vu partout dans mes voyages.

Mais cet air n'est qu'une proposition alternative à une musique originale. On peut en effet lire dans le Journal de Paris du 21 décembre 1806 l'annonce suivante :

Santé de l'Empereur, couplets chantés à la  L[oge] d'Anacréon, le 26 novembre 1806 ; paroles du F[rère] Maxime de Redon, secrétaire-général de la L[oge] d'Anacréon, musique & accompagnement de piano forte de M. Tourterelle fils, accompagnateur de l'Opéra Comique-lmpérial, chantés par le F[rère] Baptiste. — Prix, 2 fr. 40 cent. - A Paris, chez Mme Duhan & compagnie, éditeurs de musique, marchands d'instrumens, boulevart Montmartre, n.º 10 ...

Edition qui nous est confirmée par la mention suivante à la p. 36 du catalogue de la vente de la Collection Talleyrand par Ulrich Drüner :

39. TOURTERELLE fils, H. Santé de L’Empereur. Couplets Chantés à la L[oge] d’Anacréon le 26 Novembre 1806. Paroles du F[rère] Maxime De Redon, Secrétaire Général de la Loge d’Anacréon. Musique et Accompag.nt de Piano-Forté [...] Chantés par le F[rère] Baptist et Dédiés A La Loge de L’Age D’Or [...] Paris, Duhan, Pl.-Nr. 500 [1806].

La partition originale n'a donc pas été perdue, comme l'ont été tant d'autres de cette époque ; encore conviendrait-il que celui qui l'a acquise à cette vente veuille bien la publier ...

Il est à souligner que Tourterelle fils n'avait que 10 ans au moment de cette composition !

Ce sont évidemment ces données musicologiques qui font l'intérêt de ce cantique, qui en dehors de cela n'est qu'un exemple parmi d'autres des innombrables témoignages de la napoléonolâtrie de rigueur à l'époque.


  

SANTÉ DE L'EMPEREUR,

 

Chantée à la respectable loge d'Anacréon le 26 novembre 1806.

 

Air : J'ai vu par-tout dans mes voyages.

 

Dans ce temple heureux, où sans cesse 
L'amitié siège à nos côtés, 
Pour augmenter notre allégresse, 
Amis, portons quelques santés : 
Que chacun remplissant son verre
En porte une chère à son cœur ; 
Buvons au héros de la terre, 
Ce sera boire à l'Empereur.

 

Par ses vertus et son courage 
Napoléon règne sur nous ; 
Notre bonheur est son ouvrage, 
Et le monde est à ses genoux. 
Pour les amis de la justice, 
Sa bienfaisance est un aimant, 
Et sa gloire un édifice, 
Dont sa bravoure est le ciment.

 

Il ne se sert de son épée 
Que pour punir ses ennemis ; 
Jamais sa valeur n'est trompée ; 
Il paraît, ils lui sont soumis, 
La clémence suit sa bannière ; 
Sa tête est ceinte d'un laurier, 
Et le glaive en sa main guerrière 
Se change en rameau d'olivier.

 

                      Maxime-de Redon.

 

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