Air : Lorsque dans une tour obscure.

Frères, quel instant de délices
Et quel jour fortuné nous luit ;
Grand Orient, sous tes auspices,
Enfin notre temple est construit.
Ah ! d'une pure et vive allégresse,
Livrons-nous à l'émotion :
Chantons dans une sainte ivresse ,
La parfaite réunion.

Des doux transports de l'harmonie,
Chacun de nous est pénétré,
Jusqu'à la Franc Maçonnerie,
Ce sanctuaire est consacré.
Des vertus et de la sagesse,
Suivons toujours l'impulsion.
Que chez nous l'on trouve sans cesse
La parfaite réunion.

De l'instant qu'on passe sur terre ,
Les seuls Maçons savent jouir,
Toujours guidés par la lumière,
Leurs coeurs ne peuvent les trahir.
Exempts de peine et d'alarmes ,
Et fuyant toute ambition,
De la vie ils goûtent les charmes,
En parfaite réunion.

Avant que la boîte à Pandore,
Eût répandu les maux affreux,
Le feu sacré qui nous dévore,
Rendait les humains vertueux.
Alors, dans la Maçonnerie,
Sans haine, ni division,
Tous les mortels coulaient leur vie,
En parfaite réunion.

De ces premiers âges du monde,
Dont on vante encor la douceur,
Par notre science profonde,
Frères, ramenons la splendeur :
De chaque homme faisons un frère,
Un vrai sage, un bon Franc Maçon ;
Bientôt on reverra sur terre,
La parfaite réunion.

En détruisant maints faux systèmes,
Que l'on a forgés au hasard :
Prouvons que les plaisirs suprêmes,
Ne se goûtent que par notre art ;
Par notre lumière éclatante,
Il faut, éclairant la raison,
Que des Maçons, par-tout on chante
La parfaite réunion.

Il est tems, déclarons la guerre
Aux profânes de tous états,
En nous armant de la lumière,
Livrons-leur de rudes combats :
Et, dans nos victoires certaines,
D'eux n'ayons point compassion...
Ils béniront avec leurs chaines,
La parfaite réunion.

Par le Frère R[izaucourt], Orateur de la Respectable Loge 
de la Parfaite Réunion, Orient de Paris.