Türk

 Cliquez ici pour entendre le début du 3e mouvement (Allegro assai) d'une de ses sonates (1776 n° 5), interprétée au clavicorde par Paul Simmonds (CD Ars Musici AM 1145-2)

 

Elève de Homilius, Daniel Gottlob Türk (1750-1813), interprète, compositeur et pédagogue, fit l'essentiel de sa carrière à Halle. Il fut l'ami de Reichardt et le formateur de Loewe.

On trouve ici certaines de ses partitions.

Il composa en 1780 pour la Loge (fondée en 1765) Zu den drey Degen (Aux trois Epées) à Halle la cantate pour la Saint-Jean (Kantate auf das Johannisfest) intitulée Der Sieg der Maurerey sur un texte de Borrmann. Cet événement est mentionné (p. 97) à l'historique de cette Loge publié en 1844 par Eckstein, qui mentionne également ceci (p. 339) :

S. 116. Vergessen ist von mir die „Cantate zum Einweihungsfest der Hallischen Maurerloge von Br. S. In Musik gesetzt von Herrn Musikdirector Türk. Den 7. December im Jahr 5792. Gedruckt bei Johann Jacob Gebauer.“ 1 Bogen in 8. Von einzelnen gedruckten Liedern aus jener Zeit verdienen Erwähnung:

1) Aufmunterung zur Freude, gesungen am Johannisfeste 1781. „Schickt Euch an zu frohen Tänzen.“

2) Gesang am Johannisfeste 1790. von L. H. P. v. Hagen. „Seid gegrüßt ihr frohen Stunden.“

Türk fut-il pour autant, comme le supposent certains, effectivement membre de cette Loge ? On voit ci-dessus qu'il est désigné comme Herr (Monsieur) et non comme Br. (Frère), ce qui nous incline à une certaine réserve, d'autant qu'à notre connaissance on ne le trouve désigné comme Frère à aucun document maçonnique. Son statut éminent dans le monde musical de Halle peut en effet avoir incité la Loge à lui passer des commandes pour rehausser ses festivités, même sans qu'il en soit membre. C'est d'ailleurs l'avis de l'auteur de cette page, qui estime qu'il n'était vraisemblablement pas maçon. Dans l'attente d'une éventuelle preuve objective d'appartenance, nous avons donc préféré le classer dans notre chapitre des attributions discutables.

Voici sa biographie d'après Fétis, qui, dans son T. 8, donne également une liste de ses oeuvres musicales (auxquelles il reconnaît un mérite incontestable) et pédagogiques (qu'il critique sévèrement) :

TURK (Daniel-Théophile), savant musicien, naquit le 10 août 1750, à Claussnitz, près de Chemnitz, en Saxe. Son père, musicien au service du comte de Schoenbourg, lui enseigna les principes de la musique et du violon lorsqu'il était encore enfant, et d'autres maîtres lui apprirent à jouer de plusieurs instruments à vent. Doué d'heureuses dispositions, il fit de rapides progrès et fixa l'attention d'Homilius lorsqu'il fut admis comme élève à l'école de la Croix, de Dresde. Ce maître distingué lui fit faire de bonnes études d'harmonie et de contrepoint. En 1772, Turk fréquenta l'université de Leipsick, et y trouva, sur la recommandation d'Homilius, un zélé protecteur dans Hiller, qui le fit entrer comme violoniste à l'orchestre des concerts et de l'Opéra, et qui l'aida de ses lumières dans ses travaux. Les premières compositions de Türk datent de cette époque : il fit exécuter dans les concerts de Leipsick deux symphonies et une cantate qui obtinrent un brillant succès. La protection de Hiller lui fit avoir, en 1776, les places de cantor à l'église Saint-Ulrich de Halle et d'instituteur au gymnase luthérien de celle ville. Il écrivit encore à celle époque quatre symphonies, un grand chœur, quatre cantates, et des sonates de piano qui furent considérées comme excellentes. Le mérite de ces ouvrages le fit nommer directeur de musique à l'université de Halle, en 1779. La place d'organiste de l'église Notre-Dame étant devenue vacante en 1787, Türk l'obtint et donna sa démission de l'emploi d'instituteur du gymnase luthérien, afin de se livrer avec plus de liberté à ses travaux sur la musique. Considéré comme un savant musicien, il publia depuis lors plusieurs ouvrages qui étendirent sa réputation dans toute l'Allemagne. En 1808, l'université de Halle lui accorda le grade de docteur en philosophie, et le nomma professeur de théorie de la musique et d'acoustique en cette faculté. Vers la fin de sa laborieuse carrière, Türk éprouva de vifs chagrins qui abrégèrent sa vie et triomphèrent de sa robuste constitution. Les malheurs de l'Allemagne, depuis 1806, l'affligèrent d'autant plus que l'université de Halle était devenue presque déserte. La mort de sa femme, en 1808, acheva d'abattre son courage. Sa santé s'altéra par degrés, et, le 26 août 1813, il mourut à l'âge de cinquante-sept ans.

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