Righini

En cliquant ici, vous entendrez (fichier comprimé) le début de son lied Schwöret, Brüdertreu im Munde, interprété par les Rhein-Main-Vokalisten dirigés par Jürgen Blume sur le CD Aus diesen heiligen Hallen - Freimaurermusik aus dem Tempel der Loge Zur Einigkeit Frankfurt am Main (CD Prospect LC03695)

Vincenzo Righini (1756-1812), compositeur (principalement d'opéras) né et formé en Italie, y est également mort mais l'essentiel de sa carrière se fit à Prague, à Vienne et en Allemagne.

Voici ce qu'en dit Fétis dans son vol. 7 :

RIGHINI (Vincent), compositeur, né à Bologne, le 22 janvier 1756, fit ses premières études musicales dans la maîtrise du chœur de Saint-Pétrone, puis reçut du P. Martini des leçons de contrepoint, et apprit l'art du chant dans l'école de Bernacchi. A l'âge de dix-neuf ans, il débuta sur le théâtre de Parme, et se fit applaudir par sa bonne méthode plutôt que par la beauté de sa voix. L'année suivante, il fut engagé au théâtre de Prague, et commença à s'y faire connaitre comme compositeur par des morceaux qu'on intercalait dans les opéras bouffes de cette époque, puis par ses premiers opéras. Après un séjour de trois années à Prague, il se rendit à Vienne et fut choisi par l'empereur Joseph II pour enseigner le chant à l'archiduchesse Elisabeth, qui plus tard devint duchesse de Wurtemberg. L'empereur le chargea également de la direction de l'Opéra Bouffe italien de sa cour. Le séjour de Righini à Vienne fut de huit années. En 1788, il accepta la place de maître de chapelle de l'électeur de Mayence, et cette nouvelle position lui fournit l'occasion d'écrire quelques-uns de ses meilleurs ouvrages, particulièrement une messe solennelle composée pour l'élection de l'empereur, et exécutée à Francfort en 1790. Deux ans après, le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume II, l'appela à Berlin pour écrire l'opéra sérieux Enea nel Lazio. Le succès de cet ouvrage fit choisir le compositeur pour directeur de la musique du théâtre royal, au mois d'avril 1793, en remplacement d'Alessandri, avec des appointements de quatre mille écus de Prusse (environ 15,000 fr. ). Cette heureuse position détermina Righini à se marier avec Mlle Knefel, cantatrice distinguée, qu'il avait connue aux théâtres de Mayence et de Francfort. Depuis lors il conserva sa place à Berlin jusqu'à sa mort, et ne s'éloigna de cette ville que pour faire un voyage à Hambourg avec sa femme. Vers la fin de sa vie, il fut attaqué d'une maladie calculaire : on lui conseilla d'essayer de l'air natal pour rétablir sa santé. Arrivé à Bologne, il y subit deux fois l'opération ; à la suite de la seconde, il mourut le 19 août 1812, à l'âge de cinquante-six ans.

Righini a écrit pour la scène : 1° La Vedova scaltra, opéra bouffe, son premier ouvrage dramatique, représenté à Prague en 1778. — 2° La Bottega del Cafè, opéra bouffe, ibid. — 3° Don Giovanni ossia il Convitato di Pietra. C'est le même sujet que Mozart remit en musique quelques années après, dans la même ville de Prague, sur le nouveau livret écrit par d'Aponte, et combiné pour les nouvelles formes musicales conçues par l'illustre compositeur. — 4° La Sorpresa amorosa, cantate avec orchestre, écrite à Vienne, en 1780. — 5° II Natale d'Apollo, idem. — 6° Grande Sérénade, idem. — 7° L'Encontro inaspettato, opéra bouffe, à Vienne, en 1785 — 8° Il Demogorgone, ossia il Filosofo confuso, ibid. — 9° Plusieurs scènes et morceaux intercalés dans divers opéras, ibid. — 10° Antigono, opéra sérieux, à Mayence, en 1788. Une belle scène de cet opéra (Bérénice, che fai?) a été gravée avec accompagnement de piano. — 11° Quelques scènes introduites dans divers opéras. — 12° Armide, à Aschaffenbourg. — 13° Alcideal Bivio, à Coblence, en 1789. — 14° Enea nel Lazio, à Berlin, au mois de janvier 1793. — 15° Il Trionfo d'Ariane, à Berlin, 1795. — 16° Atalante e Meleagro, fête théâtrale, ibid., 1797. — 17° Armida, presque entièrement refaite, ib., 1799, gravée en partition pour le piano, à Leipsick, chez Breitkopf. — 18° Tigrane, opéra sérieux, ibid., 1799. — 19° Gerusalemme liberata, ibid., 1802. — 20° La Selva incantata, opéra bouffe, ibid. Les partitions de ces trois derniers ouvrages ont été publiées pour le piano, à Leipsick. La partition de la messe solennelle du couronnement, de Righini, a été gravée à Berlin, chez Schlesinger. Les autres ouvrages de cet artiste sont : 1° Sérénade pour 2 clarinettes, 2 cors et 2 bassons ; Augsbourg, Gombart. — 2° Sonates en trios pour piano, violon et violoncelle, liv. 1 et 2 ; Leipsick, Heinrichs. — 3° Concerto pour flûte et orchestre; Augsbourg, Gombart. — 4° Plusieurs recueils de duos pour le chant ; à Berlin. — 5° Beaucoup d'ariettes italiennes, en recueils et détachées, de romances, etc. ; Hambourg, Bœhme ; Berlin, Schlesinger ; Leipsick, etc. — 6° Quelques cantates ; ibid. Les exercices de chant publiés par Righini, en 1804, sont un des meilleurs ouvrages de ce genre.

Nous ne disposons pas d'informations précises sur son appartenance maçonnique, mais bien d'indices qui nous semblent suffisamment convaincants :

On trouve 4 de ses lieder dans le volume 2 (1799) de l'Auswahl von Maurer Gesängen de Böheim :

Titre Incipit
8

Zur Ehre des Königs

Beglückt das Volk

22 Festlied Schwöret Brüder treu im Munde
36 Auf neuaufgenommene Br. Reich uns, Bruder, deine Hand
104 Armenlied Mitleid, das mit Zauberzügen

Il est l'auteur de 3 des lieder du recueil de Hurka : Schwöret Brüder Treu im Munde, Reich uns Bruder deine Hand, Mitleid, das mit Zauberzügen

Son lied Sei gegrüßt in unserm Bunde figure (n° 58 p. 96) au chansonnier (1851) de la Loge Amalia zu den drei Rosen.

On lui doit aussi un lied composé en 1809 pour une importante cérémonie maçonnique d'initiation (celle de Wieland) à la Loge Amalia zu den drei Rosen : Ihr, der Menscheit treue Söhne. Il serait particulièrement étonnant que cette Loge importante ait confié à un profane la composition d'une telle musique. Nous l'avons donc inscrit à ce site, sous la légère réserve qu'il n'y a à notre connaissance aucune évidence documentaire de son appartenance.

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