Persuis

En cliquant ici, vous entendrez un extrait de sa Marche du 2d Régiment hongrois d'Infanterie de Ligne Impérial et Royal Alexandre Ier (CD MARCHES FROM HUNGARIAN HISTORY, 18th and 19th Century, Hungaroton HCD31447)

 

Fils du maître de chapelle de l'évêque de Metz, Louis-Luc Loiseau de Persuis (1769-1819) se forma à la musique avec son père. A la mort de celui-ci, il se rendit à Paris où il étudia avec Lesueur et se fit entendre au Concert Spirituel. Il occupa ensuite différents postes dans les maisons d'opéra parisiennes, et fut successivement chef d’orchestre de la chapelle de l’Empereur et intendant de l’orchestre de la chambre du Roi.

Dans son vol. 4, Fétis retrace comme suit sa biographie :

PERSUIS (Louis-Luc LOISEAU DE), fils d'un maître de musique de la cathédrale de Metz, naquit en celte ville, le 21 mai 1769. Il avait terminé ses études musicales, et il était devenu violoniste assez habile, lorsque l'amour qu'il avait conçu pour une actrice du théâtre de Metz l'attacha à ses pas. Il la suivit dans le midi de la France, et fut attaché pendant quelque temps à Avignon, en qualité de professeur de violon. En 1787, il se rendit à Paris et fit entendre avec succès, au Concert spirituel, l'oratorio intitulé le Passage de la mer Rouge. Entré comme premier violon au théâtre Montansier, en 1790, il en sortit trois ans après pour passer à celui de l'Opéra ; mais il resta alors peu de temps à ce théâtre, ayant eu d'assez vives discussions avec Rey, qui en était premier chef d'orchestre. Rentré à l'Opéra, en 1804, comme chef du chant, il commença dès lors à donner des preuves de capacité qui le firent appeler, en 1805, au jury de lecture et au comité d'administration. Après la mort de Rey, en 1810, Persuis fut choisi pour lui succéder dans la place de chef d'orchestre : il y fit preuve d'un talent remarquable ; mais il ne se fit point aimer des artistes qu'il dirigeait, car non-seulement il portait jusqu'à l'excès la fermeté nécessaire dans un pareil emploi, mais une humeur atrabilaire, qui s'irritait au moindre obstacle opposé à sa volonté. Nommé inspecteur général de la musique de l'Opéra, en 1814, lorsque Choron fut appelé à la direction de ce spectacle, il fut presque toujours en lutte avec cet administrateur. Une circonstance inattendue vint encore augmenter la haine que ces deux artistes éprouvaient l'un pour l'autre : Persuis avait fait représenter, en 1812, son opéra de la Jérusalem délivréee, qui n'avait pas eu le succès qu'on en attendait. En 1815, il obtint de M. de Pradel, ministre de la maison du roi, un ordre pour la remise de cet ouvrage; informé de l'avis officiel qu'il devait recevoir à ce sujet, Choron se hâta de faire détruire les décorations de la Jérusalem pour les employer comme matériaux dans d'autres pièces. C'est, je crois, le seul trait de malveillance qu'on puisse citer dans la vie de Choron : il lui coûta la direction de l'Opéra, car Persuis, résolu de se venger, fit agir ses protecteurs à la cour, et supplanta son adversaire dans l'administration de ce grand spectacle. Devenu directeur de l'Opéra le 1er avril 1817, il se montra digne de la confiance qu'on avait eue en ses talents, car jamais le premier théâtre de la France ne fut dans une situation plus florissante que sous son administration. Malheureusement, il ne tarda point à ressentir les atteintes d'une maladie de poitrine, dont il mourut le 20 décembre 1819, à l'âge de cinquante ans et quelques mois. A l'époque de l'organisation du Conservatoire de musique, il y était entré comme professeur de première classe ; mais enveloppé dans la disgrâce de Lesueur, son ami, il fut compris dans la réforme de 1802, et ne pardonna jamais à l'administration qui l'avait exclu. Entré dans la chapelle du premier consul, dans la même année, il eut le titre de maître de musique de la chapelle du roi, en 1814, obtint ensuite la survivance de Lesueur, comme surintendant de cette chapelle, et fut surintendant honoraire depuis 1816 jusqu'à sa mort. Le 5 décembre 1819, le roi Louis XVIII, en le créant chevalier de l'ordre de Saint-Michel, lui accorda une pension dont la moitié était réversible sur la tète de sa femme ; mais il ne jouit pas longtemps de ces avantages, car il expira peu de jours après.

Fétis cite également une vingtaine de ses compositions, principalement des opéras (certains en collaboration avec Gresnick, Lesueur, Berton, Spontini et Kreutzer) parmi lesquels il estime que le meilleur est, en 1812, Jérusalem délivrée (qui fut joué à Vienne en 1815 sous le titre Das befreite Jerusalem). Mais son plus grand succès fut Le triomphe de Trajan (1807).

Cpendant, pour Fétis, Persuis manqua d'effet dramatique dans ses opéras mais fut plus heureux dans ses ballets, car il a fait de la musique charmante pour quelques-uns

On lui doit également un Chant de victoire en l'honneur de Napoléon (1806) et L'Inauguration de la Victoire (1807, en collaboration avec Lesueur). Mais, faisant preuve d'autant d'opportunisme que beaucoup de ses contemporains, il est aussi l'auteur, sur des paroles de Picard, d'une cantate anti-bonapartiste, parue en 1815 dans le Chansonnier des Amis du Roi et des Bourbons

Pierre-François Pinaud, déjà auteur de l'ouvrage (prix littéraire 2009 de la maçonnerie française) Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI, et qui consacrera une notice très détaillée à Persuis dans son prochain livre Les Musiciens francs-maçons au temps de Napoléon, a eu l'amabilité de déjà nous communiquer les informations qu'il a découvertes sur son appartenance maçonnique : Membre en 1803 de la loge La Parfaite Estime de la Société Olympique.

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