Müller

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Auguste-Eberhard Müller (1767-1817), qui étudia notamment avec Jean-Christophe-Frédéric Bach, fut claviériste, flûtiste, compositeur, chef d'orchestre et pédagogue.

On sait depuis longtemps qu'il dirigea des concerts de Loge pendant son séjour à Magdebourg, ce qui ne constituait cependant pas une preuve certaine de son appartenance. Mais nous pouvons à présent certifier celle-ci.

Dans l'ouvrage (1861) d'Ämil Funk, Geschichte der Loge “Ferdinand zur Glückseligkeit” im Orient Magdeburg im ersten Jahrhundert ihres Bestehens (Histoire de la Loge Ferdinand zur Glückseligkeit à l'Orient de Magdebourg pendant son premier siècle d'existence), figure en effet un tableau alphabétique des membres de cette Loge (Alphabetisches Verzeichniss der Mitglieder der Loge Ferdinand zur Glückligkeit seit ihrer Reactivirung) où nous lisons (p. 182) :

Les années 1789-1794 mentionnées correspondent exactement à la période de sa résidence à Magdebourg.

Par ailleurs, selon la p. 523 du Tome zwischen mittlerer Oder und Niederrhein de l'ouvrage de Karlheinz Gerlach, Die Freimaurer im Alten Preußen 1738–1806, il fut affilié à cette Loge en 1789 (le 12 juin),  ce qui donne à penser qu'il avait été initié ailleurs avant cela, mais il n'y devint Compagnon qu'en 1794, ce qui donne à penser qu'il ne devait pas être fort assidu, même si c'est en 1792 qu'il devint le dirigeant des concerts de la Loge.

On trouve ici diverses partitions, ici une liste d'oeuvres et ici la reproduction d'un de ses manuscrits. 

Il est considéré comme le compositeur réel d'un lied que Böheim attribue erronément à Mozart.

Dans le chansonnier (1851) de la Loge Amalia, on trouve, avec leur partition, ses lieder Auf, Brüder, hört das neue Lied (n° 15, p. 24) sur un texte de Herder, (n° 22, p. 36) Hoffnung, Hoffnung, (n° 30, p. 51) Die Erde laß wanken, und Felsen zersplittern, (43, p. 72) Wer tiefgerührt bei fremden Leiden), (48, 82) Steig in dieser Feierstunde et (70, p. 114) Wer sich in Furcht und Zweifelmuth.

Voici ce qu'en dit Fétis dans son t. 6 :

MüLLER (Auguste-Eberhardt), maître de chapelle du duc de Saxe-Weimar, naquit le 13 décembre 1767 à Nordheim, dans le Hanovre. Son père ayant été nommé organiste à Rinteln, il l'y suivit, et y reçut les premières instructions de musique. Ses progrès dans cet art furent si rapides, qu'à l'âge de huit ans il put déjà se faire entendre avec succès dans plusieurs concerts publics. En 1785, il fréquenta l'université de Leipsick pour y étudier le droit ; l'année suivante, il alla continuer cette étude à Gœttingue. N'ayant pu obtenir la place d'organiste de l'université, qui fut donnée à un autre étudiant, il se vit forcé de s'éloigner de cette ville, n'y ayant pas de moyens d'existence, et de retourner chez ses parents. Il n'y resta pas longtemps, car il entreprit de petits voyages pour augmenter son savoir en musique. A Brunswick, il trouva l'appui d'un parent qui lui procura les moyens d'y séjourner pendant plusieurs années. En 1789, il se rendit à Magdebourg, et y obtint la place d'organiste à l'église Saint-Ulrich. Il s'y maria avec la fille de l'organiste Rubert, pianiste distinguée. Son mérite le fit choisir, en 1792, pour diriger les concerts de la loge maçonnique et du concert noble. Vers ce même temps, il fit un voyage à Berlin, où il se lia d'amitié avec Marpurg, Fasch, Reichardt, et plusieurs autres hommes distingués. Son talent y fut apprécié, particulièrement lorsqu'il se fit entendre sur l'orgue à l'église Sainte-Marie. Marpurg rendit compte de cette circonstance dans la Gazette musicale de Berlin (page 42). C'est aussi à la même époque que parurent ses premières compositions à Berlin et à Offenbach. Le mérite de ces ouvrages et les succès de l'auteur lui procurèrent l'emploi d'organiste à l'église Saint-Nicolas de Leipsick, en 1794. Là seulement ses talents parurent dans tout leur éclat : il brilla également sur l'orgue à son église, et comme virtuose sur le piano et sur la flûte dans les concerts. Hiller, directeur de musique à l'église Saint-Thomas, ayant demandé en 1800 qu'on lui donnât un adjoint, à cause de son grand âge, ce fut Müller qu'on choisit, et la manière dont il remplit ses nouvelles fonctions prouva qu'il était digne de la confiance qu'on avait eue en lui. Bientôt il joignit à son nouvel emploi celui de directeur de musique des deux églises principales de Leipsick. Son influence rendit la situation de la musique prospère en cette ville. En 1807, la princesse héréditaire de Saxe-Weimar, pianiste distinguée, ayant désiré prendre des leçons d'harmonie de Müller, il y eut des négociations pour lui faire abandonner ses emplois de Leipsick ; enfin le duc régnant lui accorda le titre de son maître de chapelle, et Müller se rendit à Weimar en 1810. Quelques années après, sa santé commença à s'altérer, et une hydropisie se déclara : cette maladie l'enleva à l'art et à ses amis le 3 décembre 1817, à l'âge de près de cinquante ans.         [suit une liste de ses oeuvres musicales et pédagogiques].

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