Franz Xaver MOZART

 En cliquant ici, vous entendrez le début de son Rondo en mi mineur dans l'interprétation de Barthold Kuijken à la flûte traversière et Luc Devos au pianoforte (CD Accent ACC 97125 D)

Franz Xaver et Karl Thomas (tableau de Hans Hansen, vers 1798)

François-Xavier-Wolfgang Mozart (1791-1844), le fils cadet de Wolfgang Amadeus, est né quatre mois et demi seulement avant la mort de son père.

Celui-ci avait épousé en 1782 Constance Weber (1763-1842) qui lui donna six enfants, dont deux seulement survécurent. Restés célibataires, ils moururent tous deux sans descendance. 

L'aîné, Karl Thomas (1784-1858), après avoir étudié quelque peu la musique, vécut en Italie et fit carrière dans l'administration et le commerce. 

Franz Xaver, lui, poursuivit dans la voie musicale qui lui avait été tracée, et il signa ses oeuvres Wolfgang Amadeus Mozart.  

 

Constance  

Un jour que Mozart composait à la maison, le bébé Franz s'était mis à pleurer; le cri qu'il poussa étant exactement dans le ton que jouait son père, Mozart éclata de rire et dit celui-ci sera bien un Mozart !  Est-ce cela qui décida Constance, devenue veuve, à faire de Franz un musicien ? Dans une lettre de 1856, Karl raconte en tout cas :

Par une décision souveraine de ma mère, il fut arrêté que ce ne serait pas moi, mais mon frère, âgé de deux ans à peine, qui deviendrait musicien ; je n'en fus pas satisfait à l'époque, mais par la suite, après mûre réflexion, j'en fus très content, m'étant persuadé que les fils d'un père qui s'est illustré ne doivent jamais courir la même carrière, car, même en possession de plus grands talents que ceux que je reconnais en moi, ils ne peuvent jamais répondre aux exigences placées en eux. Cette conviction qui s'était malheureusement aussi enracinée chez mon frère aujourd'hui décédé, l'avait indisposé, rendu méfiant de son propre talent qui n'était vraiment pas ordinaire, empoisonné, et a peut-être même abrégé sa vie. 

Constance semble avoir voulu rééditer avec son fils le parcours d'enfant prodige connu par le père. C'est en 1796 que, chantant un air de la Flûte Enchantée, il se produisit pour la première fois en public alors qu'il séjournait à Prague avec sa mère, bénéficiant de l'hospitalité de la famille Dussek.

Constance le fit étudier avec Joseph Haydn, Johann Nepomuk Hummel, Georg Albrechtsberger et Antonio Salieri. 

C'est en 1802, à 11 ans, qu'il publia à Vienne sa première oeuvre, un quatuor avec piano, et en 1805 qu'il donna son premier grand concert, où il joua un concerto de son père; le programme comprenait également une de ses propres oeuvres, une cantate pour le 73e anniversaire de son maître Haydn. Ce fut un succès, tant sur le plan financier qu'artistique.

En 1807, il s'installa à Lemberg (actuellement Lvov, en Ukraine) et enseigna le piano. De 1818 à 1821, une grande tournée lui fit visiter de nombreux pays : Pologne (où il fut initié, voir ci-dessous), Danemark, Allemagne, Autriche, Suisse et Italie. Après avoir tenté en vain d'obtenir un emploi à Vienne, il se réinstalla à Lemberg où il fut directeur du théâtre. En 1842, il donna un concert et composa un choeur à l'occasion de l'inauguration de la statue de son père à Salzbourg, manifestation à laquelle participa également Neukomm.

Deux ans plus tard, il mourait d'une maladie de foie, pauvre et désillusionné.

Parmi ses amis, il avait compté Robert Schumann, Ignaz Moscheles, Carl Maria von Weber et Georges Onslow. 

Franz Xaver est l'auteur d'une cinquantaine d'oeuvres, dont des concertos pour piano, des pièces pour piano seul ou avec d'autres instruments, et des lieder. 

ci-contre : Franz Xaver enfant et adulte 

A l'instigation de Joseph Jaworek, il fut initié le 4 juin 1819 à la Loge Zur Halle der Beständigkeit (relevant alors du Grand Orient de France) à Varsovie, dont il écrivait à sa femme que c'était une Société où il s'était fait un tas de relations intéressantes. Il y fit notamment la connaissance du compositeur Joseph Elsner, dont il écrivit que ses innombrables bienveillances et témoignages d'amitié resteront toujours pour moi inoubliables. Son appartenance à cette Loge est documentée dans le registre de celle-ci, où il apparaît en 1820, sous le numéro 257, comme apprenti avec l'annotation en voyage.

            

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