Emile Mathieu

En cliquant ici, vous entendrez un extrait de son Poème Lyrique et Symphonique Freyhir, interprété par le Choeur Symphonique de Namur et la Brussels Choral Society, avec l'Orchestre Philharmonique de Liège dirigé par Jean-Pierre Haeck  (CD Musique en Wallonie CYP5683)

 

Né à Lille de parents tous deux chanteurs à la Monnaie de Bruxelles, Emile MATHIEU (1844 - 1932) fut élève de Bosselet et Fétis au Conservatoire de Bruxelles. Pianiste, chef d'orchestre, pédagogue et compositeur, et termina sa carrière de 1898 à 1924 comme directeur du Conservatoire royal de Gand, après avoir enseigné à Louvain de 1867 à 1873, dirigé à Paris au théâtre du Châtelet en 1873-4 et conduit l'école de musique de Louvain de 1891 à 1898.

Orphelin dès l'adolescence, il avait interrompu ses études de médecine à Louvain pour se consacrer à la musique. Ses nombreuses oeuvres  sont tombées dans l'oubli après sa mort. Il écrivit 7 opéras - dont L'échange (1863), Georges Dandin (1876), La Bernoise (1880), Richilde (1888) et L'Enfance de Roland (1895) -,  un ballet (Les Fumeurs de Kiff, 1876), des cantates, pièces orchestrales, un concerto pour piano et un pour violon, un Te Deum, ... 

C'était un homme modeste, qui, à l'âge de cinquante ans, considérant son bagage musical comme encore trop léger, se promettait encore de continuer à s'instruire.

Il a composé, pour la Loge bruxelloise des Amis Philanthropes, la cantate Fraternité, interprétée en 1879 dans le nouveau Temple de cette Loge, et fut à cette occasion médaillé par cette Loge. 

Il est l'auteur d'un Hymne à la Liberté qui était chanté dans les Loges, et particulièrement à la Loge temporaire Nous maintiendrons, établie aux Pays-Bas par des belges pendant la guerre 1914-1918. 

Musique en Wallonie a ressuscité en 1999 son Poème Lyrique et Symphonique Freyhir (NB : Freyhir est le nom de la partie de la forêt de Saint-Hubert où le père de Mathieu était garde forestier), composé en 1883 sur un texte de Mathieu lui-même, et dont l'interprétation demande un effectif de 170 musiciens.

C'est un hommage à la forêt d'Ardenne, poétiquement décrite dans la première partie.

La deuxième partie est un récit mythologico-historique évoquant la conquête de la Gaule par les Romains et la défaite des Trévires, dont la déesse Freya emporte le chef pour lui éviter d'être capturé. Celle-ci lui consacre un temple, évoqué dans un choeur (dont vous entendez un extrait) digne de susciter l'intérêt des Loges forestières :

Et quel temple plus grand, plus paisible et plus beau, 
Plus digne d'abriter un glorieux tombeau,
Que la forêt mystérieuse, paisible, ombreuse ?
Sur d'élégants arceaux, hêtres et peupliers, 
Colonnades sans fin, innombrables piliers,
Portent la voûte radieuse.
II n'est temple plus grand, plus paisible et plus beau 
Que la forêt.

Dans la troisième partie, Mathieu se révèle un écologiste avant la lettre, condamnant la déforestation, décrivant les inondations comme sa conséquence, et regrettant l'instauration (qui battait à l'époque son plein en Ardenne) de la monoculture d'épicéas :

Aujourd'hui qu'hélas! un avide maître
Arrache en tout lieu le frêne et le hêtre
Pour semer le morne sapin ...
 

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