François JEHIN

En cliquant ici, vous entendrez, faute d'une musique de Jehin lui-même (il se semble pas en exister d'enregistrement), l'hymne national canadien O Canada, terre de nos aïeux, oeuvre de son ami Calixa Lavallée, mais dont il se raconte que Jehin a été quelque peu associé à la composition

 

François JEHIN (Spa 1839 - Montréal 1899) fut un grand virtuose du violon, un compositeur et un pédagogue.

(le lien ci-dessus mène directement à une page du site de l'intéressant mensuel spadois Réalités

Son père était artiste-peintre, son grand'père maternel organiste (à Stavelot) et son oncle maternel, François Prume, un violoniste de renommée internationale, professeur au Conservatoire de Liège (une des salles de concert de l'abbaye de Stavelot, ville célèbre pour son festival de musique, porte encore son nom). 

Il commença donc le violon fort tôt et se produisait déjà en public à six ans. A la mort de François Prume en 1849, il ajouta son nom au sien et allait être connu désormais comme François Jehin-Prume. A douze ans et demi, il obtenait un premier prix au Conservatoire de Bruxelles en 1852. Après s'être perfectionné avec de Bériot (auquel il allait succéder en 1863 comme violoniste de la musique particulière du roi), Wieniawski et Vieuxtemps, il entreprit une carrière de soliste, en Belgique d'abord à partir de 1852 et en Europe de l'Est de 1855 à 1858. 

C'est en 1864 qu'il franchit pour la première fois l'Atlantique, pour une tournée au Mexique à l'invitation de l'empereur Maximilien, qui avait épousé la princesse Charlotte, fille de Léopold 1er. Il poursuivit au Brésil, au Cuba, aux Etats-Unis et au Canada. C'est là qu'il allait rencontrer la cantatrice Rosita del Vecchio qu'il épouserait en 1866, ce qui le décida à choisir le Canada comme seconde patrie; il n'allait plus la quitter qu'occasionnellement, notamment pour un séjour en Belgique en 1882 avec sa seconde épouse (la première étant morte en 1881).

Il a composé 88 oeuvres (dont la plupart sont demeurées manuscrites et restent introuvables), dont deux concertos pour violon, des oeuvres vocales et un Oratorio dédié à Léon XIII (1886).

Avec sa femme, il a joué un rôle de premier plan dans le développement de la vie musicale de Montréal. 

Il est signalé vers 1860 comme membre de la Loge bruxelloise des Amis Philanthropes.

Ils ont dit de lui :

Anton Rubinstein :

Vous êtes un violoniste classique, vous êtes un violoniste romantique, vous êtes un violoniste complet dans tous les genres !

Louis Fréchette (1839-1908), dit le Victor Hugo canadien :

Tu m’as vu souvent applaudir, entraîné
Par ta verve et ta grâce énergique.
Grand artiste inspiré que la noble Belgique
En talents si féconde, un jour nous a donné

Quand ton jeu sombre et doux, caressant ou tragique
Berçait ou remuait l’auditoire fasciné
Comme le nerf sonore aussi j’ai frissonné
Bien des fois sous le coup de ton archet magique

Et pourtant je sentais que l’ingrat instrument
Sur lequel tu faisais vibrer puissamment
Toute la passion qui te couvait dans l’âme

Comme un poète ardent le rythme au son moqueur
Ne répondait qu’à peine aux élans de ton cœur
Mais, voyant le reflet, je devinais la flamme.

Retour à la table chronologique :

Retour à la table alphabétique :