Les Emblèmes de la Maçonnerie :

L'Etoile flamboyante

Cliquez ici pour entendre le fichier mp3 de la partition de la Clé du Caveau (remerciements à Daniel Bourgeois, auteur du fichier Musescore utilisé)

Cette chanson est une des 16 constituant l'ensemble regroupé sous le titre les Emblèmes de la Maçonnerie dans certaines éditions du Recueil de Jerusalem, notamment celle que nous avons indicée C, où elle occupe la page 61. 

Le Philippe et l'Adélaïde mentionnés ne peuvent être que le Grand Maître (depuis 1773) Philippe d'Orléans et son épouse Marie-Adélaïde de Bourbon.

Au vu de son texte, la chanson date certainement de l'époque où le premier faisait dans la marine une carrière commencée en 1772 dans l'espoir de devenir grand amiral de France, et terminée en 1778 après l'affaire d'Ouessant, au moment où il était inspecteur général de l'armée navale de Brest, ce qui lui valut d'être honoré à ce titre dans le Cantique des Santés d'Honoré.

Contrairement aux autres chansons de cette série, dont tous les titres font référence à la symbolique maçonnique, la teneur de celle-ci n'a rien à voir avec cette thématique, mais elle participe uniquement du culte de la personnalité voué au Grand Maître : l'Etoile flamboyante n'est pas ici le symbole du second degré, c'est l'étoile des Maçons, c'est-à-dire leur Grand Maître. 

 

 

ci-contre : Le Duc de Chartres et sa famille, copie (1837) d'un tableau (1776) de Charles Lepeintre (1735–1803)

La chanson se retrouve dans la partie francophone du Free-mason's vocal assistant paru à Charleston en 1807 (p. 190).

On la trouve également (p. 489) dans le chansonnier de Holtrop, mais avec deux changements destinés à effacer la référence à Chartres pour la remplacer par une autre :

Aménaïde est le principal personnage féminin de la tragédie (1760) de Voltaire, Tancrède (qui n'a pourtant rien de maritime). Ce personnage est régulièrement qualifié de Noble et d'Illustre.


 
L'étoile

flamboyante.

Air : Quoi ! vous partez ?

Astre brillant, dont la clarté féconde
Nous dispensoit ses sublimes rayons,
Vous allez donc, sur l'empire de l'onde,
Faire adorer l'étoile des Maçons.

Qu'à votre aspect, Amphitrite et Neptune,
Des flots bruyants enchaînent le courroux ;
Fiers de porter Philippe & sa fortune,
Leur gloire aux cieux fera bien des jaloux.

Quel calme heureux ! les Tritons, les Syrenes
Mêlent leurs voix au chant des Alcyons;
Et le vaisseau, sur les humides plaines,
Trace, en volant, quelques légers sillons.

Zéphyrs, Amours, de ce vaisseau rapide,
Hâtez le vol au gré de nos desirs ;
Rendez Philippe aux voeux d'Adélaïde,
Et des Maçons comblez tous les plaisirs.

Voir ici sur l'air Quoi ! vous partez sans que rien vous arrête.

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