Les qualités qui font le vrai Maçon

Cliquez ici pour entendre l'air de la première partition ci-dessous

Cliquez ici pour entendre l'air de la seconde, séquencé par Christophe D.

Ces pages sont les pp. 111 à 113 de La Lire Maçonne.

Les qualités qui font 

le vrai Maçon.

ô Toi, qui de l'Etre suprême
Respectant les lois qu'il fit,
Rends à chacun ce qu'à toi même
Tu voudrois que chacun rendît.
Accours avec nous dans la Loge
Pour en pratiquer la leçon ;
Car rien ne manque à ton éloge
Que celui d'être Franc-Maçon

Et vous ami de la patrie,
Sujet fidèle à votre Roi,
Qui savez régler votre vie,
Sur le précepte de la Loi :
Venez, accourez dans la Loge,
Pour en pratiquer la leçon ;
Car rien ne manque à votre éloge
Que celui d'être Franc-Maçon.

Celui dont l'ame généreuse
Compâtit aux maux du prochain,
Dont la tendresse ingénieuse
Cherche à soulager chaque humain,
Est digne d'entrer dans la Loge,
Pour en pratiquer la leçon ;
Car rien ne manque à son éloge
Que celui d'être Franc-Maçon.

Adorateurs du Sexe aimable,
D'un Dieu magnifique portrait,
Les Maçons jusques à la table
Célèbrent tes charmants attraits :
Sans toi, si nous formons la Loge,
Nous n'avons pas moins pour leçon,
De t'accorder le juste éloge,
Qui t'est dû par un Franc-Maçon.

Une sage Philosophie
Ne nous défend pas les désirs ;
l'Indécence seule est bannie,
Et non les innocens plaisirs ;
Ah! prophane, si de la Loge
Tu connoissais mieux la leçon,
Bientôt, en faisant notre éloge,
Tu deviendrois un Franc-Maçon.

Frères, tel est le caractère
Qui doit distinguer un Maçon.
Il est heureux s'il sait se taire
Sur les biens dont nous jouissons.
Chez nous le sentiment s'épure ;
Sage enjoué, c'est notre nom ;
Mais afin que ce bonheur dure,
Voici ma dernière leçon.

Dans nos coeurs portons nos équerres,
Qu'un compas règle nos désirs,
Que le niveau, parmi les Frères
Soit la source de leurs plaisirs ;
Divine perpendiculaire,
Quel symbole nous montres-tu ?
Je vois ton auguste mistère,
C'est la Justice et la Vertu !

   

Cette chanson apparaissait déjà (pp. 50-2) dès 1744 dans les Chansons originaires de La Chapelle, avec le même texte (à part que la Loge devient nos Loges) mais avec une tout autre partition :


On la trouve également (pp. 22-24), avec cette même partition et le même titre, à La Muse maçonne de Lussy en 1752. 

C'est avec encore cette même partition de La Chapelle que la chanson se retrouve (pp. 118-121) au recueil de la Veuve Jolly, sous le titre Les qualités qui font les vrais maçons et avec un texte presque identique (mais Adorateurs du Sexe aimable est devenu Moitié de nous, Sexe adorable).

 

On retrouve (pp. 89-91) le texte, avec le titre Les qualités que doivent avoir les vrais maçons et quelques légères modifications, dans le Recueil de chansons pour la maçonnerie des hommes et des femmes.

Ici, l'air indiqué est Eh ! oui, oui, oui, fiez-vous-y, du Vaudeville du Poirier (air que nous ne connaissons pas, et qui est peut-être celui dont la partition est donnée par la Lire ?) ou Je vais te voir, charmante Lise (air datant de 1761).

Notons au passage que la référence à ce dernier air nous permet de conclure que l'édition de ce recueil que nous avons pu consulter (et qui ne porte pas de date d'impression) n'est certainement pas une des deux premières, antérieures à 1761.

 

La chanson, remaniée, a été réutilisée, sous le titre Les qualités que doivent avoir les vrais maçons, aux pp. 109-110 du Recueil de Cantiques du Manuel des franches-maçonnes ou la vraie maçonnerie d'Adoption. Les 3 premiers couplets, ainsi que l'antépénultième, sont repris (avec quelques légères variations - par exemple on parle cette fois de notre Loge, et de mon roi au lieu de votre roi comme aux précédentes versions), mais les 3 autres ont disparu au profit d'un nouveau (ici le 4e), magnifiant la présence des Soeurs :

L'air proposé ici est, au choix, celui du Vaudeville d'Epicure (cliquez ici pour l'entendre) ou Eh ! oui, oui, fiez-vous-y comme plus haut.

Le premier et le troisième de ces couplets reparaîtront, sans mention d'air et sous le titre qualité que doivent avoir les vrais maçons, à la colonne 713 de L'Univers maçonnique.

C'est par contre la version initiale de la Lire qui sera reproduite par Holtrop en 1806 (pp. 340-3).

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