Maximes Maçonnes

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Ces pages sont les pp. 95 et 96 de La Lire Maçonne. Comme nous le signalons par ailleurs, l'édition de 1775 diffère légèrement de celle de 1766 : nous donnons ces pages en exemple de ces différences (à gauche, l'édition de 1766, à droite celle de 1775)

Il nous a semblé intéressant de mettre en évidence les différences dans les textes : ci-dessous, au centre, l'édition de 1766 ; à droite, celle de 1775 (ce texte est inchangé dans l'édition 1787). Comme une chanson presque identique (et avec la même partition) figure au Chansonnier de Naudot (pp. 51-53) sous le titre Apprentis, Compagnons et Maîtres, mais avec aussi quelques différences dans le texte, nous avons également reporté celui-ci, dans la colonne de gauche. Les modifications par rapport à la colonne précédente sont indiquées en mauve.

On remarquera particulièrement, à l'édition de 1787, la disparition des références mythologiques (le rouet d'Omphale et Alcide - c'est-à-dire Hercule -, la force ici opposée à la douceur), ainsi que le significatif remplacement de L'esprit de justice nous guide par L'esprit d'égalité nous guide.

Naudot Lire 1766  Lire 1775 et 1787

Aprentifs, Compagnons & Maîtres,
Vous Vénérable & Surveillans,
Célébrons d'un ordre éxèlent,
Les maximes qu'on peut connoistre;
Chantons frères, bûvons,
Bûvons à tous nos confrères,
A tous nos confrères maçons,
A tous nos confrères maçons. 

Salomon bâtissant son temple,
Institua les francs maçons ;
Nous sommes donc ses nourissons,
Puisque nous suivons son exemple,
Chantons, &c. 

 Notre secret est un dédale,
Qui nous attire
(1) cent jaloux ;
Et l'on ne croit point qu'entre nous
Hercule filât pour Omphale,
Chantons, &c. 

L'esprit de justice nous guide ;
Nous suivons par-tout la douceur ;
Et le public est dans l'erreur,
S'il ne nous croit au tans
(2) d'Alcide,
Chantons, &c. 

S'il pleut, alors tout est mistère,
Jusqu'à la poudre et jusqu'au feu,
Et nos armes sont de l'hébreu,
Pour tout autre qu'un de nos frères,
Chantons, &c. 

La vérité règne en nos loges ;
Nous banissons l'obscénité ;
Nos repas sont en liberté,
Nos actions sont dignes d'éloges ;
Chantons, &c.

Nos plaisirs sont doux & tranquiles,
Et par-tout nous nous connoissons ;
Dans les diverses Régions
Nous rencontrons de sûrs aziles,
Chantons, &c.

Que chaque frère coure aux armes,
Qu'on charge & qu'on fasse grand feu,
Réjouissons-nous en tout lieu,
De la vertu goûtons les charmes ;
Chantons, &c. 
 

Aprentifs, Compagnons & Maîtres,
Vous Vénérable & Surveillans,
Chantez nos plaisirs ravissans ;
Surtout écartez-en les traîtres.
Chantons Frères, buvons,
Buvons à tous nos Confrères,
A tous nos Confrères maçons,
A tous nos Confrères maçons. 

Salomon, bâtissant son temple,
Institua les francs maçons ;
Nous sommes donc ses nourissons,
Puisque nous suivons son exemple,
Chantons, &c. 

 Notre secret est un dédale,
Qui nous attire cent jaloux ;
On veut douter que parmi nous
Hercule
eût filé pour Omphale,
Chantons, &c. 

L'esprit de justice nous guide ;
Nous suivons par tout la douceur ;
Et le public est dans l'erreur,
S'il ne nous croit
issus d'Alcide,
Chantons, &c. 

S'il pleut, alors tout est mistère,
Jusqu'à la poudre & jusqu'au feu,
Et nos armes sont de l'Hébreu,
Pour tout autre
que pour un Frère.
Chantons, &c. 

La Vérité règne en nos Loges,
Nous banissons l'obscénité,
Nos repas sont en liberté,
Nos actions dignes d'éloges ;
Chantons, &c.

Nos plaisirs sont doux & tranquiles,
Et par tout nous nous connoissons ;
Dans les diverses régions
Nous rencontrons de sûrs asiles,
Chantons, &c.

Que chaque Frère coure aux armes,
Qu'on charge & qu'on fasse grand feu ;
Réjouissons-nous en tout lieu,
De la vertu goûtons les charmes ;
Chantons, &c. 

Aprentifs, Compagnons & Maîtres,
Vous Vénérable & Surveillans,
Frères, célébrons par nos chants
Les maximes de nos ancêtres.
Chantons Frères, buvons,
Buvons à tous nos Confrères,
A tous nos Confrères maçons,
A tous nos Confrères maçons. 

Salomon, bâtissant son temple,
Institua les francs maçons ;
Nous sommes
tous ses Nourissons,
Puisque nous suivons son exemple,
Chantons, &c. 

 Notre secret est un Dédale,
Qui nous attire cent jaloux ;
Nous goutons le sort le plus doux
Et des plaisirs que rien n'égale
Chantons, &c. 

L'esprit d'égalité nous guide ;
Nous suivons par tout la douceur ;
Toujours au fond de notre coeur
L'aimable innocence rés
ide,
Chantons, &c. 

S'il pleut, alors tout est mystère,
Jusqu'à la poudre & jusqu'au feu,
Et nos armes sont de l'Hébreu,
Pour tout autre
que pour un Frère.
Chantons, &c. 

La vérité régne en nos Loges,
Nous bannissons l'obscénité,
Nos repas sont en liberté,
Nos actions
dignes d'éloges ;
Chantons, &c.

Nos plaisirs sont doux & tranquilles,
Par tout nous nous reconnoissons ;
Dans les diverses régions
Nous rencontrons de sûrs asyles,
Chantons, &c.

Que chaque Frère courre aux armes,
Qu'on charge & qu'on fasse grand feu ;
Réjouissons-nous en tout lieu,
De la Vertu goûtons les charmes ;
Chantons, &c. 

(1) attira dans les autres chansonniers ayant recopié cette version

(2) autant dans les autres chansonniers ayant recopié cette version, sauf du tems chez Jolly

C'est la version de Naudot qui figure (p. 100) au recueil de Jérusalem 1752 et (p. 92) à un recueil de 1782. C'est elle également que - à quelques détails près - on trouve (pp. 34-7), sous le simple titre Chanson, au recueil de la Veuve Jolly, avec une partition similaire. Le Recueil de chansons franc-maçonnes à l’usage de la loge de l’Union paru à Francfort en 1764 est conforme (pp. 39-41) à la version de la Veuve Jolly.

C'est la dernière version de la Lire qui est reprise (p. 48) à la Muse maçonne de 1806 (qui garde cependant, des versions antérieures, Nous sommes donc ses nourissons). Mais - sauf un minime détail de forme (Nos actions sont dignes d'éloges et non Nos actions dignes d'éloges) - elle figurait déjà (pp. 69-70), avec la même partition, au recueil de Sainte-Geneviève en 1763 !

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