Cantique de Deslauriers à Rouen en 1829

 

La BNF a mis en ligne sur Gallica le document (imprimé à Rouen chez Frédéric Baudry) intitulé Cantique adressé à la Loge de la Parfaite-Égalité, par le Frère Deslauriers de l'Orient de Paris et chanté par lui dans la séance de cette Loge le 28 décembre 1829.

Le lieu d'impression indique que cette Loge de la Parfaite-Égalité est, parmi toutes celles portant ce titre distinctif, celle (fondée en 1785) qui est désignée comme une des six Loges composant l'Orient de Rouen mentionnées ici en 1841 ; d'ailleurs, l'imprimeur Baudry a imprimé d'autres documents pour cette Loge.

Voir ici sur l'air, utilisé par le même auteur Deslauriers pour un autre cantique, avec la même métrique spécifique.

Deslauriers, mais cette fois sous le nom de Délorier, est revenu chanter dans cette Loge 14 ans plus tard.

 Cantique

 adressé 

à la Loge de la Parfaite-Égalité,

 

par

 le Frère Deslauriers,

de l'Orient de Paris,

 

 et chanté par lui dans la séance de cette Loge,

 le 28 décembre 1829.

 

 

 

Air de la Créole

 

 

 

Maître de cérémonie
Viens seconder mon dessein !
Verse sans parcimonie,
Verse, et surtout verse plein :
Buvons aux amis sincères
D'une sage Liberté ;
A l'idole de nos Frères,
La Parfaite-égalité.

Que de poudre, à l'instant, mon canon se colore :
Je veux boire aux vertus que nous chérissons ;
Verse, verse, verse encore,
Je veux boire aux vrais Maçons.

 

 

 

En recevant la Lumière,
Nous jurons de nous chérir :
Consacrons notre carrière
Aux soins de nous secourir.
Ne souffrons point que nos Frères
Ressentent l'adversité,
Opposons à leurs misères
La Parfaite-égalité.

Que de poudre, à l'instant, mon canon se colore
Je veux boire aux vertus que nous chérissons ;
Verse, verse, verse encore,
Je veux boire aux vrais Maçons.

 

 

 

Enfants d'une aimable veuve !
Quand l'Erreur vous combattra,
Subissez un temps d'épreuve,
La Justice renaîtra.
A travers mille nuages
Pénètre la Vérité,
Et doit rendre à nos hommages
La Parfaite-égalité.

Que de poudre, à l'instant, mon canon se colore
Je veux boire aux vertus que nous chérissons ;
Verse, verse, verse encore,
Je veux boire aux vrais Maçons.

 

 

 

Imitons le caractère
Du généreux moissonneur :'
Laissons tomber sur la terre
L'épi du pauvre glaneur ;
Qu'il retrouve en ses demeures
L'Espérance et la Gaîté,
Et goûte, au moins quelques heures,
La Parfaite-égalité.

Que de poudre, à l'instant, mon canon se colore :
Je veux boire aux vertus que nous chérissons;
Verse, verse, verse encore,
Je veux boire aux vrais Maçons.

 

 

 

Que la Paix, la Tolérance,
Règnent sur tout l'Univers,
Et rions de l'Ignorance
Qui veut nous donner des fers :
Quoi ! d'une secte débile
Craindrait-on la cruauté ?
Que demande l'Evangile ?
La Parfaite-égalité.

Que de poudre, à l'instant, mon canon se colore
Je veux boire aux vertus que nous chérissons,
Verse, verse, verse encore,
Je veux boire aux vrais Maçons.

 

 

 

Que sert l'orgueil et l'envie !....
La faucheuse au nez camard
Du banquet de cette vie
Doit marquer notre départ ;
Sur un socle ou dans l'ornière,
L'Esclave ou la Majesté
Trouveront, dans leur poussière,
La Parfaite-égalité.

Que de poudre, à l'instant, mon canon se colore :
Je veux boire aux vertus que nous chérissons ;
Verse, verse, verse encore,
Je veux boire aux vrais Maçons.

 

 

 

 

 

Les plus vifs applaudissements ont couvert ce Cantique, et, sur la proposition qui en a été faite par plusieurs Membres, il a été arrêté à l'unanimité que le Très Cher Frère DESLAURIERS serait invité à déposer ce nouveau monument de son zèle maçonnique entre les mains du Frère Secrétaire, pour être consigné dans les archives de la Loge , et être ensuite distribué à tous les Frères.

 

 

Rouen. F. BAUDRY, Imprimeur du Roi, rue des Carmes, n° 20 (Janv. 1830.)

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