Le Fanatisme ; l'Hypocrisie ; la Tolérance.

Ce cantique intitulé le Fanatisme ; l'Hypocrisie ; la Tolérance a été écrit par Defrenne avec une musique de Snel, membre comme lui des Amis Philanthropes.

La très significative différence de typographie dans le titre est évidemment voulue.

Pour les raisons dites ici, la chanson n'est certainement pas postérieure à 1838. 

Elle dénonce la fanatisme en général, et son expression particulière l'anti-maçonnisme, qui avait - ou allait, selon que la date de composition soit en 1838 ou antérieure - se manifester dans la condamnation épiscopale de fin 1837, et elle appelle à l'union des maçons pour les combattre.

Le dernier couplet illustre un thème constant dans le chansonnier maçonnique : la tolérance maçonnique permet aux hommes justes et pieux de fraterniser quelles que soient leurs croyances.

         

     

Le Fanatisme ; l'Hypocrisie ;

 la Tolérance.

  

MUSIQUE DU TRES CHER FRERE SNEL, MEMBRE DE L'ATELIER.

 

 

 

1.

Les cruautés du fanatisme,
Ont ensanglanté l'univers ;
L’hypocrisie avec le schisme,
Naquit de ses excès divers.
Ce tyran que chacun abhorre,
S'il osait s’agiter encore,
Et reparaître à l’horizon,
Sans jamais nous laisser abattre,
Tenons-nous prêts à le combattre,
Avec l’arme de la raison.

 

 

2.

A sa voix le bûcher s’élève,
Des tribunaux sont érigés ;
L'oeuvre d’iniquité s'achève,
Les huguenots sont égorgés.
L'Europe en deuil, est dépeuplée,
Et l’Amérique désolée
Par ce fléau convertisseur ;
Le monstre avide de victimes,
Libre du frein, commet des crimes,
Dont le souvenir fait horreur.

 

 

3.

Arrachons à l’hypocrisie,
Son masque prévaricateur :
Ambition et jalousie,
Tour à tour lui rongent le cœur.
L'intérêt est de la perfide,
Le but, le mobile et le guide ;
Son mot d’ordre est déception.
En secret bravant l’anathème,
Elle trahirait Dieu lui-même,
Pour assouvir sa passion.

 

 

4.

L'ultra-dévot et l'hypocrite
Sont des ennemis odieux,
Qu'il est nécessaire et licite
De signaler à tous les yeux.
Indignes de notre indulgence,
Réduisons-les à l'ímpuissance
De tourmenter le genre humain.
Alors que le méchant conspire,
Afin de l’empêcher de nuire,
Francs-Maçons donnons-nous la main !

 

 

5.

Sans cesse usons de tolérance
Envers l’homme juste et pieux,
Indifférents sur sa croyance ;
Son juge unique est dans les cieux.
S’il prend la vertu pour modèle,
A ses devoirs s'il est fidèle,
Montrons-nous ses admirateurs.
S'il se range sous la bannière
Des Vrais Enfants de la lumière,
Proclamons-nous ses défenseurs.

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