Avenir et Progrès 

 

Le recueil pour 1845 de la Revue maçonnique de Lyon  s'intéresse, en ses pp. 193-211, au 2e anniversaire de la Loge (relevant du Suprême Conseil) Avenir et Progrès de Chalon-sur-Saône, et en particulier reproduit (pp. 197-9) l'hymne chanté lors de son installation le 10 décembre 1843.

Cet hymne était l'œuvre du Vénérable le Frère Malo et avait été chanté par le Frère Gaubert, avocat avec le beau talent que chacun lui connaît.

Comme il était fréquent à l'époque, il est d'inspiration très religieuse, et même imprégné (cfr couplet 3) d'un dolorisme très catholique. Mais en même temps, il annonce déjà l'ambition maçonnique - qui au cours du XIXe deviendra un leitmotiv du chansonnier maçonnique - de travailler au bonheur du genre humain en tant qu'apôtres du progrès.

Il n'y a malheureusement aucune indication sur la partition.

La chanson sera reprise, presque à l'identique, et sous le titre Appel aux hommes de progrès, chant adressé aux Visiteurs, dans le recueil d'Orcel (pp. 73-5).



CHOEUR.

Apôtres du progrès,
Venez dans cette enceinte,
Et de notre oeuvre sainte
Apprenez les secrets.

 

I. 

Nous avons dit : Dieu créa l'homme libre,
Et devant lui, l'homme à l'homme est égal ; 
Pourtant, depuis l'Euphrate jusqu'au Tibre 
L'homme se meut sous un destin fatal. 
Suivant du Christ la céleste bannière, 
Signal d'amour et de fraternité,
Nous demandons pour chacun sur la terre,
Et du soleil, et de la liberté.

 

II.

Nous exerçons la douce bienfaisance, 
L'égalité porte notre drapeau,
Et nous offrons au pauvre l'espérance,
A l'opulent, l'inflexible niveau.
L'humble fourmi, le lion téméraire, 
Ont même prix aux yeux de l'Eternel. 
Chaque ouvrier recevra son salaire ; 
Tous auront part à la manne du ciel.

 

III.

Le temps détruit et refait les puissances, 
Tout est changeant, dans ce vaste univers : 
Plaisir, chagrin, désespoir, espérance, 
Gloire, misère, opulence et revers. 
Quand le Phénix de son brasier s'élance, 
II prend son vol plus puissant vers les cieux.
L'homme s'épure ainsi par la souffrance,
Et la douleur le rapproche des dieux.

 

IV.

De l'avenir pénétrant les mystères, 
Nous avons vu le genre humain plus beau ;
La charité forme un peuple de frères, 
La vérité lui prête son flambeau. 
Chastes vertus, soyez notre symbole ;
De foi, d'espoir, pénétrez notre cœur ;
Que du présent, l'avenir nous console,
Du genre humain, nous voulons le bonheur !

 

CHOEUR.

Apôtres du progrès,
Venez dans cette enceinte,
Car de notre oeuvre sainte
Voilà tous les secrets.

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