Cantique d'un nouvel initié

Tiré de la Lyre maçonnique pour 1812 (pp. 35-6), ce cantique est censé, selon un procédé classique, exprimer l'enthousiasme d'un nouvel initié, qui voit dans la maçonnerie la renaissance de l'Age d'or. 

Une matinée du Pont-Neuf est un vaudeville, par MM. Dupaty, Dieu-la-Foi, Désaugiers et Francis (1806), disponible ici ou ici. Nous n'avons pas trouvé la partition de son vaudeville final, dont l'incipit est Ce pont est de la vie ; comme ici, les couplets en sont de 4 vers de 8 pieds et le refrain de 4 vers de 6 pieds.

D'après Le Bihan, la loge des Hospitaliers d'Hérédon et de la Madeleine à Montargis fut fondée en 1793 (elle allait aussitôt se trouver mise à sac par les sans-culottes, et certains de ses membres seraient persécutés), avec comme Vénérable Latouche-Tréville, par fusion de La Madeleine (fondation en 1767) avec les Disciples d'Heredom (fondation en 1787) ; elle reprit ses travaux de 1809 à 1815, puis disparut (elle n'est plus mentionnée par Bésuchet en 1829).

L'auteur Colmier ne figure pas au fichier Bossu. Ce pourrait être le poète-orfèvre (1774 ? - ?) Louis Colmier, de Montargis, auteur d'une Epître à S. M. le Roi de Rome.

        

CANTIQUE 

 

chanté par un nouvel initié le jour de sa réception.

 

Air du vaudeville d'Une Matinée du Pont-Neuf.

 

A peine reçu dans ce Temple,
Mes Frères, je sens là ce feu
Que sut m'inspirer votre exemple,
Et qui me dicte ce doux voeu : (bis.)

Buvons, buvons, mes Frères,
Au bonheur d'être unis,
Et laissons dans nos verres
Les torts de nos amis! (ter.)

 

Oui, dans cette enceinte sacrée,
Où règne le plus doux accord,
De l'heureux Saturne et de Rhée
Je vois renaître l'âge d'or.

Buvons, etc.

 

Ah ! combien je plains ce profane
Qui, méconnaissant nos secrets,
Loin de la lumière condamne
Et nos travaux et nos banquets !

Buvons, etc.

 

Laissons l'infernale discorde
Ailleurs agiter ses brandons :
Amitié, franchise, concorde,
C'est la devise des Maçons.

Buvons, etc.

 

Tant que la parque redoutable
Aura de quoi filer chez nous,
Partout où nous serons à table
Répétons ce refrain si doux :

Buvons, buvons, mes Frères,
Au bonheur d'être unis,
Et laissons dans nos verres
Les torts de nos amis !

Par le Frère COLMIER, de la Respectable Loge des Hospitaliers d'Hérédon et de la Madelaine, à l'Orient de Montargis.

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