Chant funèbre à la loge d'Isis (Paris 1812)

Ce document intitulé

Chant funèbre exécuté le 18 mars 1812, par les FF. Bertin et Laforest, en mémoire des FF. Duminil-Lesueur, 2e Surveillant, Schoubart et Heurtault, Fondateurs et Membres de la Respectable Loge et du Souverain Chapitre d'Isis

a été rendu disponible par la BNF, au catalogue de laquelle il figure (notice n° FRBNF35157204) sous la cote FM IMPR-2692 (8).

Voir sur la loge d'Isis.

De Schoubart, nous savons seulement, par une fiche Bossu, qu'il est né à Strasbourg vers 1786.

Nous connaissons bien les interprètes, Bertin et Laforêt (qui était d'ailleurs membre de la loge)

L'auteur du texte (particulièrement grandiloquent), Millin, était selon Bossu secrétaire général de la loge. On lui doit aussi un cantique pour l'installation de la loge d'Isis, publié (pp. 151-3) par la Lyre maçonnique de 1811.

Selon cette fiche Bossu, le compositeur Chénier (que nous n'avons pu autrement identifier) est aussi celui du chant funèbre exécuté en la mémoire du Maréchal de Beurnonville au Grand Orient le 8 juin 1921.

CHANT FUNèBRE,

EXÉCUTé LE 18 MARS 1812,

Par les Frères BERTIN et LAFOREST,

En Mémoire des Frères DUMINIL-LESUEUR, 2.e Surveillant, SCHOUBART et HEURTAULT, Fondateurs et Membres de la Respectable Loge et du Souverain Chapitre d'ISIS.

 

 

Paroles du Frère M I L L I N.
Musique du Frère C H é N I E R.

 

 

réciTAT1F.

O vous ! faibles Mortels qui n’êtes que poussière,
Quelles sont vos grandeurs ? quel est donc votre orgueil ?
Un seul instant viendra ; la tristesse et le deuil
Feront évanouir une vaine chimère.
Votre bonheur imaginaire
Doit se perdre, avec vous, dans la nuit du cercueil.

 

C H A N T.

Quel spectacle frappe ma vue !
Que vois-je dans ces lieux pleins d'une sainte horreur !
Je frémis.... et mon âme émue
N'entend que des soupirs, et ne voit que douleur.
Objets d'une affection pure,
Dans ces affreux tombeaux, vous devancez nos pas !
Telle est la loi de la nature :
On doit se préparer à subir le trépas.

Où fuyez-vous, ombres trop chères ?
Ah ! par pitié, venez, rendez-vous à nos vœux :
Venez, venez revoir des frères,
Qui ne peuvent, sans vous, passer des jours heureux...
Que dis-je ? hélas ! ombres paisibles,
L'inflexible destin s'oppose à nos desirs.
De vos vertus, nos coeurs sensibles
Conserveront, au moins, d'éternels souvenirs.

Au milieu de ces catacombes,
Nous gémissons ; nos soupirs douloureux,
Et nos pleurs coulant sur vos tombes,
Attestent nos regrets et nos tristes adieux.
La mort, en vain, voudrait prétendre
Eteindre, pour jarnais, le feu le plus sacré :
Car c'est ici, sur votre cendre,
Que nous renouvelons ce feu de l'amitié.

 

I N V O C A T I O N.

O Dieu ! pleins de respect pour tes décrets augustes,
Nos coeurs, auprès de toi, volent d'unmême accord,
Et t'implorent pour ceux dont nous plaignons le sort.
Daigne les recevoir dans le séjour des Justes.
Entends les vœux de l'Amitié,
Dieu tout puissan ! Dieu de bonté !
Nous mettons notre espoir en ta juste clémence.
Ils furent vertueux pendant leur existence,
Donne-leur la félicité.

 

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