INVOCATION A ASTRÉE 

CANTATILLE pour la fête de la Saint Jean

Cette INVOCATION A ASTRÉE, CANTATILLE pour la fête de la Saint Jean, figure dans plusieurs chansonniers du XVIIIe, notamment :

Elle y est chaque fois précédée de la cantate Le triomphe de la maçonnerie et de la cantate Les francs-maçons de Clérambault, et suivie de la cantatille Les francs-maçons de Lemaire. Toutes quatre, dans cet ordre, forment un ensemble.

On en trouve aussi les 7 premiers vers à la p. 44 de La Maçonnerie des Dames.

Cette chanson est une illustration supplémentaire de la prégnance, dans le chansonnier maçonnique du XVIIIe, du thème de l'Age d'Or, considéré comme le paradigme de l'harmonie qui règne en Loge.

CANTATILLE 

L'ouvrage de Fortunato Bartolomeo De Felice Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances humaines définit comme suit la Cantatille en 1771 dans son Volume 7, p. 310 :

CANTATILLE, diminutif de cantate, n'est en effet qu'une cantate fort courte : elle est pour le poète & pour le musicien, d'une exécution moins pénible que la cantate qui demande une allégorie plus soutenue, un dessein plus combiné, des rapports plus variés, une poésie plus noble que la cantatille. On ne doit pourtant pas oublier que celle-ci est, par rapport à l'autre, ce qu'un portrait en mignature est par rapport à un portrait en grand ; par conséquent, la cantatille doit avoir la même forme & le même génie que la cantate. II me paroit qu'elle ne conservera l'un & l'autre, qu'autant qu'elle offrira une allégorie ingénieuse, un court récit, & des airs gracieux.

L'air, dans la cantatille, peut précéder l'exposition du sujet, c'est-à-dire, le récit : elle a même plus de grâce, quand elle commence par un petit air d'un ou de deux couplets, qui, comme dans la cantate, doit se terminer en rondeau. II faut observer que, si le premier vers du couplet, qui sert de refrein, est féminin, le dernier vers du couplet, qui précède le refrein, doit être masculin : c'est une règle à laquelle il ne faut jamais manquer.


       

INVOCATION

A ASTRÉE.

CANTATILLE

Pour la fête de la Saint Jean.

 

 

RÉCIT.

DEscends de la voûte azurée,
Viens embellir, divine Astrée,
Ce lieu qu’à la vertu consacrent tes bienfaits.

 

Des plaisirs purs nous goûtons les attraits,
La raison rit à nos doux badinages,
Et sans perdre le nom de sages,
L’enjoûment règne où réside la paix.

AIR.

Que de charmes, que d’allégresse,
Captivent mon cœur enchanté,
C’est à toi, sage déesse,
Que je dois ma félicité.

 

Des plaisirs purs nous goûtons les attraits,
La raison rit à nos doux badinages,
Et sans perdre le nom de sages,
L’enjoûment règne où réside la paix.

RÉCIT.

Jusqu’au séjour des dieux ma voix se fait entendre,
Et mes sons éclatans t’invitent à descendre.

AIR.

Vois dans nos cœurs tes superbes autels ;
Le culte que l’on rend aux autres immortels
Est moins pur & moins tendre.

 

Le crime t’exila du terrestre séjour,
La vertu te rappelle en cet auguste jour,
A la vertu daigne te rendre.

 

Vois dans nos cœurs tes superbes autels ;
Le culte que l’on rend aux autres immortels
Est moins pur & moins tendre.

 

 

Il n'y a nulle part d'indication d'air.

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