Pour une Initiation

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Nous avons trouvé cette chanson dans le n° 10 de juillet 1854 (pp. 170-1) de la revue mensuelle Esquisses de la vie maçonnique suisse, à la rubrique Architecture poétique.

Elle s'adresse au nouveau Frère et le ton en est fort moralisateur. On notera particulièrement (dernier couplet) l'encouragement à n'avoir aucun mépris pour le prolétariat (qui à l'époque n'était guère présent dans les Loges).

Nous ne connaissons qu'une seule chanson ayant pour incipit Vous qui dans ce lieu de lumière, et c'est celle-ci - dont le sujet est d'ailleurs fort semblable et la métrique identique.

                             

POUR UNE INITIATION.

 

Air : Vous qui dans ce lieu de lumière.

Que l'homme égoïste ou vulgaire
S'éloigne, à jamais, de ce lieu !
S'émouvra-t-il au nom de frère ?
De l'amitié sent-il le feu ?
Mais toi dont le cœur tendre brille
Par les vertus que nous aimons,
Tu sus trouver une famille
Dans l'asile aimé des Maçons.

 

Tu sais le nœud du grand mystère
Qu'au monde on se plaît à cacher.
Maintenant, tu vois la lumière...
Que te reste-t-il à chercher ?
Tu l'apprendras, ô je l'espère !
En te chauffant aux doux rayons
De ce soleil qui nous éclaire
Dans l'asile aimé des Maçons.

 

Tu vois que ces hommes terribles
Serviteurs de l'esprit malin ! !
Sont des citoyens bons, paisibles.
Regarde ! leur front est serein !
Aimer, soulager l'indigence
C'est le champ que nous cultivons :
Le pauvre glane, en suffisance,
Dans l'asile aimé des Maçons.

Ta place est-elle dans ce monde
Marquée au coin de la grandeur ;
Sois la source aimable et féconde
Qui répand les biens, la fraîcheur !
Es-tu pauvre ? de la sagesse
Tu peux nous donner les leçons :
Elle règne, et non la richesse,
Dans l'asile aimé des Maçons.

 

En quittant les parvis du temple
Où s'assied la fraternité,
Prêche aux profanes par l'exemple,
Sois utile à l'humanité.
Le compas, la règle et l'équerre
Doivent régler tes passions :
Tu deviendras une lumière
Dans l'asile aimé des Maçons.

 

Ah ! si tu méconnais tel frère
Qui porte le nom d'ouvrier...
Fuis, pour toujours, ce sanctuaire,
Tu souilles ton blanc tablier !
Mais si tu prends sa main brunie
Par l'atelier, par les moissons,
Ta mémoire sera bénie
Dans l'asile aimé des Maçons.

 Fs. O., ancien Vénérable Orient de Bex

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