Les conditions maçonniques

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Le chansonnier maçonnique et profane d'Azé commence par deux chansons qui, sur un ton différent - il est très sérieux pour la première et plus guilleret pour la seconde - nous parlent des conditions nécessaires pour devenir maçon et nous éclairent sur les critères qui à l'époque permettaient de distinguer un bon maçon (potentiel) d'un profane inacceptable, procédé déjà couramment utilisé (exemples : 1, 2) au siècle précédent. Cette chanson est aussi très semblable (par son sujet, sa structure et son air) à celle-ci qui est de Jouenne.

Celle-ci est la première et elle occupe les pages 1 à 3.
 

LES CONDITIONS MAÇONNIQUES,

AVIS AUX PROFANES.

Air du vaudeville des deux Edmond.

 

PROFANES, qui, de nos mystères,
Ignorez les règles austères,
Etes-vous méchans ou jaloux?...
Éloignez-vous ! (Bis)
Mais vous pour qui la bienfaisance
Est la première jouissance,
Même en secourant des ingrats,
Ne vous éloignez pas. (Bis.)


            

Caméléons, dont la souplesse,
Depuis trente ans, avec adresse,
Change de partis et de goûts...
Éloignez-vous !...
Hommes courageux, estimables,
Qu'on vit toujours inébranlables
Au sein de nos cruels débats,
Ne vous éloignez pas.

 

Ennemis de notre patrie,
Qui, de la Discorde en furie, 
Semez les brandons parmi nous
Éloignez-vous !...
Vous, dont la raison tutélaire
Guide le Français et l'éclaire,
De Thémis marchant sur les pas,
Ne vous éloignez pas.

 

Folliculaires faméliques ,
Sots auteurs, plus sots politiques ,
Nous rions de votre courroux ;
Éloignez-vous !
Écrivains, dont la noble audace
Est l'effroi du coupable en place,
En signalant ses attentats...
Ne vous éloignez pas.

 

Gens à l'oeil faux, à mine sombre,
Vous qui ne marchez que dans l'ombre,
Pour frapper sûrement vos coups,
Éloignez-vous ! ! !
Vous, notre plus chère espérance,
Qui pour le salut de la France,
Offririez vos biens et vos bras,
Ne vous éloignez pas.

 

Vous, à qui le métier des armes
Ne peut jamais offrir des charmes,
Adonis délicats et mous,
Éloignez-vous !
Vous, dont les lauriers, les services,
Et les nombreuses cicatrices,
Sont les meilleurs certificats,
Ne vous éloignez pas.

La même chanson est reproduite (pp. 123-5) à la Lyre des francs-maçons en 1830.

On trouve la chanson, sous le même titre Les conditions maçonniques et correctement attribué au Frère V. R. Aze, dans le n° 2 (colonne 273) de l'Univers maçonnique, mais réduite à ses couplets 1, 2 et 5. Le premier couplet, isolé mais toujours attribué à Azé, se trouve aussi, dans un ensemble intitulé poésies diverses, à la colonne 163

Voir l'air.

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