Le retour des Neuf Soeurs

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Aux pages 192 à 194 du Tome I des Annales maçonniques de Caillot (ce tome est accessible sur Google-Books),  figurent ces Couplets (reproduits dans la colonne de gauche) de Servières pour célébrer la restauration, après la Révolution, de la Loge des Neuf Soeurs en 1806.

On les trouve également (pp. 17-19) à la Lyre maçonnique de 1809, mais avec un texte un peu différent et une note explicative (reproduits dans la colonne de droite)

On les trouve également (pp. 121-3) au Banquet maçonnique de Gentil en 1820, sous le titre Couplets maçonniques chantés à la réinstallation du Temple des Neuf Soeurs.

La chanson a encore été rééditée dans la Lyre des Francs-maçons de 1830 (pp. 271-3), sous le titre Cantique à l'occasion de la reprise des Travaux de la Loge des Neuf Soeurs, en 1806.

Placer la lyre entre l'équerre et le compas (cfr couplet 4) était bien le projet initial de cette Loge, qui attendait de chacun de ses membres qu'il cultive les arts.

Une autre chanson du site porte sur le même sujet, ainsi que des Stances figurant au Tome II des mêmes Annales.

Voir la partition de l'air.
       COUPLETS.

Faits à l'occasion de la réédification du temple des Neuf Sœurs, après une suspension de travaux de 16 ans, et chantés en présence d'une grande partie de ses premiers fondateurs.

 

AIR : L'Hymen est un lien charmant. (DE LÉONCE.)

JOUR heureux ! par toi sont finis 
Des regrets, des peines cruelles ; 
Des Neuf Sœurs les amis fidèles 
Dans leur temple sont réunis. 
Ce spectacle m'offre l'image 
De voyageurs du même bord, 
Qui, dispersés par un orage, 
Sauvés presque tous du naufrage, 
Se retrouvent enfin au port, 
Après un pénible voyage.

O vous, par qui fut élevé 
Ce Temple où brillent vos lumières,

Qu'il est doux pour vos jeunes frères (1) 
De le voir par vos mains sauvé ! 
C'est un nouveau pèlerinage 
Que vous allez encor tenter. 
Jaloux d'aider votre courage, 
Nous bénissons notre partage, 
Quand vous daignez nous accepter 
Pour vos compagnons de voyage.

Partons, amis, l'esquif est prêt, 
Un doux zéphir enfle nos voiles; 
Des Neuf sœurs les vives étoiles 
Nous guideront dans le trajet. 
Dans ce charmant pèlerinage 
Les plaisirs seront de moitié; 
Pourrions nous craindre quelque orage, 
Quand, pour charmer notre partage 
Les Vertus, les Arts, l'Amitié, 
Sont nos compagnons de voyage.

Pour trouver toujours des appas 
Au sentiment qui nous inspire, 
Mes chers amis, plaçons la lyre 
Entre l'équerre et le compas. 
D'efforts, de talents, de courage, 
Nous devons tous notre tribut, 

(1) Ceux que les premiers fondateurs ont bien voulu affilier à cette R .'. L .'. 

           Et chacun doit par quelque ouvrage, 
À son tour, charmer l'équipage : 
Par ce moyen on touche au but, 
Sans être aperçu du voyage. 

 Venez, suivez-nous sur les mers, 
Chastes sœurs, divines pucelles, 
Dans vos couronnes d'immortelles, 
Entrelacez des pampres verts. 
Du Temps pour éviter l'outrage, 
Cachez-nous sa faulx sous des fleurs ; 
Quelquefois dans notre passage, 
Du bonheur offrez nous l'image, 
Et comblez-nous de vos faveurs 
Jusques à la fin du voyage.

SERVIERE.

 

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