Giovanni Battista VIOTTI

En cliquant ici, vous entendrez le début du 2e mouvement (Rondo) de son Concerto pour violon, piano et orchestre n° 3, interprété par Guido Rimondi (qui dirige également l'orchestre Camerata Ducale), avec Cristina Canziani au pianoforte (CD Bongiovanni GB 5101-2)

 

 

Jean-Baptiste VIOTTI (1755-1824) naît dans le Piémont, dans une modeste famille de forgerons. Mais à 11 ans il est déjà à Turin, à la cour du Prince Alfonso dal Pozzo della Cisterna, qui l'engage et finance la suite de ses études, lui donnant comme maître en 1770 Giulio Gaetano Pugnani (1731-1798), lui-même élève de Giuseppe Tartini.

De 1775 à 1780 il joue dans l'orchestre de la Chapelle Royale de Turin. En 1780 il entreprend une tournée de concerts avec Pugnani, visitant Genève, Berne, Dresde, Berlin, Varsovie, Saint-Pétersbourg et Paris. Il se sépare ensuite de Pugnani et s'installe en 1782 à Paris où il triomphe. Il se produit au Concert Spirituel et entre en 1783 au service de Marie-Antoinette. Il abandonne alors sa carrière de soliste pour se consacrer à la composition et à la direction, notamment au Concert Olympique.

En 1788, il crée avec succès sa propre maison d'opéra au Théâtre Monsieur (devenu plus tard le Théâtre Feydeau). Mais, considéré comme trop proche des aristocrates, il doit s'exiler en 1792 à Londres où il reprend sa carrière de soliste aux Concerts Salomon, devient directeur musical des Concerts de l'Opéra (1795) et dirige l'Italian Opera (1794-1795) et (1797) l'orchestre du King's Theatre.

Ironie du sort, il est alors accusé de collaboration avec les révolutionnaires français - ce qui n'est guère prisé à Londres - et banni. Il se fixe à Hambourg de 1788 à 1801. Lavé des accusations pesant sur lui, il rentre à Londres, où il fonde avec Clementi l’orchestre philharmonique, mais il se ruine en voulant se lancer dans le commerce du vin. 

En 1818, il rentre à Paris et, grâce à l’appui de Louis XVIII qui l'avait connu quand il était le Comte de Provence, devient directeur de l’Opéra (de 1819 à 1821). Il est aussi directeur (1821-1822) du Théâtre Italien. Victime d'intrigues, il est forcé de démissionner en 1822 et rentre à Londres en 1823, où il meurt bientôt dans un total dénuement. 

Son oeuvre comprend, outre de la musique de chambre, 29 concertos pour violon et 10 pour piano. Il a collaboré en 1785 avec Mozart qui le tenait en grande estime.

Il est signalé comme membre en 1783 de Saint Jean d'Ecosse du Contrat Social et en 1786 de l'Olympique de la Parfaite Estime. Mais dans l'ouvrage de Karlheinz Gerlach, Die Freimaurer im Alten Preußen 1738–1806, Die Logen in Berlin, on le trouve (p. 564) mentionné comme initié en 1780 à la Loge la Royale York de l'Amitié lors d'un passage à Berlin, mais considéré dès la semaine suivante comme membre éloigné.

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