Pouteau

Voici ce que dit Fétis, dans son T. 7, de Joseph Pouteau (1739-1823), claviériste et compositeur :

POUTEAU (....), né à Chaulme, en Brie, vers 1740, fut conduit à Paris à l'âge de quatre ans, et y commença, fort jeune, l'étude de la musique. Forqueray, son grand-oncle, un des meilleurs organistes de ce temps, lui enseigna à jouer de l'orgue, et il reçut de Bordier des leçons de composition. A l'âge de quinze ans, il obtint la place d'organiste à l'église Saint-Jacques de la Boucherie ; plus tard il succéda à Forqueray, comme organiste du prieuré de Saint-Martin-des-Champs et de Saint-Séverin. En 1810, il était organiste de la paroisse Saint-Méry, quoiqu'il fût âgé de plus de soixante-dix ans. En 1777, il avait fait représenter à l'Académie royale de musique Alain et Rosette, opéra en un acte, qui fut bien accueilli (NDLR : ce n'est pas l'avis de tous, cfr. cette page de la Correspondance littéraire). Il a laissé des pièces de clavecin et des motets. On lui doit aussi les accompagnements de piano de quarante-huit recueils d'airs d'opéras français.

Il est donné par Le Bihan, dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France, comme membre en 1776 de Saint-Théodore-de-la-Sincérité (fondée en 1761 et devenue en 1777 Saint-Charles du Triomphe de la Parfaite Harmonie, elle est considérée comme probable loge de musiciens) et en 1777-8 de Caroline Louise reine de Naples (fondée en 1777 en l'honneur de cette personnalité). Mais Pierre-François Pinaud, dans son article Les musiciens d'église francs-maçons à Paris (1790-1815) : l'exemple des organistes, ajoute que sous l'Empire il appartint aux loges Le Centre des Amis (1804), puis Les Élèves de la Nature (1810-1812). 

ci-contre : Pouteau a publié de 1772 à 1775 quarante-huit recueils d'ariettes d'opéras français (dont certaines de sa composition).

On peut ajouter, d'après cette page (où il est désigné comme Ponteau, organiste de Saint-Jacques), qu'il composa en 1790 Le serment civique, pot-pourri national pour piano.

Dans l'article précité, Pinaud précise également qu'il fut, après la Révolution, titulaire des orgues de Saint-Merri de 1807 à 1818 et de Saint-Séverin. Il était professeur de musique du très select pensionnat des Dames Ursulines, le célèbre collège de Madame Campan

Le Dictionnaire de Choron ajoute qu'il a composé un motet à grand chœur et symphonie, qu'il fit exécuter à Saint-Martin-des-Champs, étant âgé de dix-sept ans

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