RENE-LOUIS LAFFORGUE

 

En cliquant ici, vous entendrez (fichier .wav de 153 Ko) le premier couplet (en mauve au texte ci-dessous) du Grand Manitou

Poète et chanteur, RENE-LOUIS LAFFORGUE (1928 - 1967) est surtout connu comme l'auteur-compositeur-interprète de l'inoubliable chanson "Julie la Rousse" (1957). Né en 1928 à San Sebastian (Espagne), il quitta son pays natal au  moment de la guerre civile pour se réfugier en France.

René-Louis LAFFORGUE qui, selon les souvenirs de témoins oculaires, chantait Le Grand Manitou en se tenant ostensiblement à l'ordre d'Apprenti, était membre de la Loge parisienne L'Etoile Polaire.

Selon un article paru dans le n° 100 (décembre 2007) de la revue Le Maillon de la chaîne maçonnique (pp. 68-71), il avait présenté cette chanson dans cette Loge comme planche de passage au deuxième degré,

Le Grand Manitou  

Quand je passerai l'arme à gauche
S'il faut me faire pendre ailleurs,
Pour le pire et pour le meilleur,
Je ne raterai pas le coche.
Par la route la plus directe,
Si Dieu n'est pas un chicanier,
J'irai jusqu'au Grand Architecte,
Le jour du jugement dernier,
Le jour du jugement dernier.

Si le Seigneur en tête-à-tête,
Inquiet de mon hérédité,
Veut un curriculum vitae,
Moi j'écrirai sur ses tablettes,
Je suis faiseur de ritournelles,
Roturier comme mes aïeux,
Je suis sans parti, sans chapelle,
Je ne suis qu'un fesse-Mathieu,
Je ne suis qu'un fesse-Mathieu.

Si le chef venait à m'absoudre,
Je lui dirai mon vieux Jupin,
Chapeau bas, t'es un vrai copain,
Nom de Zeus tu es un bon bougre,
Tu n'as rien de Croque-mitaine.
Voilà pourquoi avec ferveur,
De tes qualités magiciennes,
Je te demande la faveur,
Je te demande la faveur.

Pour la négresse ma nourrice,
Qui m'a donné son lait tout blanc,
Permettez, Sorcier Tout Puissant,
Que je ne sois pas un jocrisse,
Je dois le jour à ses mamelles,
Et c'est pourquoi je fais le vœu,
Par ma négresse maternelle,
Faites-moi negro dans les cieux,
Faites-moi negro dans les cieux.

Pour le Juif errant sur ma route,
L'amour n'était pas de l'hébreux,
Quand ma bourse sonna le creux,
Il m'épargna la banqueroute,
Ma bonne étoile fraternelle,
Jéhovah, exaucez ce vœu,
Par mon Juif et son escarcelle,
Faites-moi Youpin dans les cieux,
Faites-moi Youpin dans les cieux.

Pour l'Indien qui s'ouvrit les veines,
Quand mon corps se vidait de sang,
Pour le Chinois qui souriant,
Sauva ma vie, perdant la sienne,
Grand Manitou, si ton doigt bouge,
Divin Bouddha si tu le veux,
Par mon Chin'toc, par mon Peau-Rouge,
Faites-moi comme eux dans les cieux,
Faites-moi comme eux dans les cieux.

Patron, pour suivre cet oracle,
Qui paie ses dettes s'enrichit,
Faites de moi un mal blanchi,
Si vous n'y voyez pas d'obstacle.
Que je sois les uns et les autres,
Et rouge et jaune et noir et blanc,
Je vous dirai des patenôtres,
Dans un éternel Ramadan,
Dans un éternel Ramadan.

  

 

enregisté le 7/3/1962, éditions Tournesol - référence discographique : CD EMI music N° 520495 2

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