Marian KOUZAN

 

D'origine ukrainienne, Marian S. KOUZAN (1925-2005) arriva tout jeune en France.

Parmi ses oeuvres, on citera Métal (voir ci-dessous), Magnitude 4,85 (oeuvre solaire pour grand orchestre symphonique), Gethsémani, les ballets Vérité et Grand Exil (1990, pour Susan Buirge).

Il composa également pour le cinéma et la télévision, et créa en 1966 à Paris l'ensemble de cuivres Alpha-Omega, avec lequel il enregistra tant des créations que des oeuvres anciennes (Moyen-Age et Renaissance) instrumentées par lui.

Roger Cotte donne quelques détails sur son curriculum maçonnique :

- il fut initié en 1950 dans la Loge russe en exil Gamaioun de la Grande Loge de France

- il fut membre de la Loge Vox Ukrainiae de la Grande Loge Nationale Française.

Selon Cotte, ses oeuvres Métal et Pas à pas sont d'inspiration maçonnique.

Métal

Oeuvre manifestement très ésotérique, Métal existe sous forme d'une cantate (créée en 1968) et d'une action lyrique pour 2 comédiens, baryton solo, choeur, danseurs, 6 cuivres, percussions et bande magnétique qui se présente sous une forme tantôt scénique, avec ballet auquel les instrumentistes se trouvent intégrés, tantôt en récits, dialogues, chants, soli et choeurs.

Le compositeur en explicite le titre de la manière suivante : A la fois symbole et synthèse, le titre Métal, en défiant le temps et l'espace, touche à l'un des problèmes parmi les plus graves qui puissent se poser à l'esprit.

Ci-dessous, quelques extraits du texte - consultable dans les archives de la Médiathèque Musicale Mahler - dans lequel il développe l'argument de l'action :

Au prologue, c'est "l'Etre", unique, incontestable qui soudain éclot, éclate, donnant naissance à la matière où la vie se déchaîne avec ivresse.

Alors, sont venues ces formes lentes et massives qui prirent la Terre pour domaine ; et la Mère généreuse leur ouvre son sein.

...

L'instant qui suit a quelque chose de "prométhéen" : l'homme arrache à la matière la parcelle étincelante dont le bras de Tubalcaïn forge le glaive.

Ainsi naît l'acte originel portant en lui l'axiome : + 1 - 1 = 0, confondant en lui seul la vie et la mort.

Et c'est bien là ce qu'exprime le chanteur dans son "Hymne au Métal".

...

a lieu ensuite un affrontement dialogué entre un vieux et un jeune. Aux propos du "sage" l'autre oppose un "nouvel ordre" à base de totalitarisme. Le vieux ne cède pas et se cramponne à sa "personnalité consciente".

Après le "Ballet rituel" autour du "Mobile métal", c'est "l'Adoration de la Machine" 

...

une discussion contradictoire intervient entre le Vieux et le Jeune. Cette fois, c'est le "Progressisme" qui est mis en cause avec l'avènement de la violence. Tous deux s'épuisent au sein d'une stérile dialectique.

Et le chanteur reprend l'"Hymne au Métal". C'est alors l'aventure dans l'Espace. Le jeune homme est lancé dans l'infini. Mais c'est aussi la "Chute" et la Mort.

Le Vieux reste seul pour l'épilogue. "Il n'a jamais pu, dit-il, rompre le cordon ombilical qui le reliait à sa mère ... Il n'a pu prendre que le chemin de la courbe.

L'oeuvre s'achève sur un "Finale" ... célébrant le retour du "Métal" à son origine.

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