Bénoni DARONDEAU

A la demande du Prince-Electeur de Bavière Max Emmanuel II Wittelsbach, François d’Arondeau (1697 ou 1698 - 1770), tapissier de haute lisse à la Manufacture Royale des Gobelins, part en 1718 à Munich ; il s'y installe et recrée la Manufacture de Tapisserie de Munich avec son frère Louis-Arnaud et deux autres Français. En 1743, il s’installe à Strasbourg, où il devient Chantre à la Cathédrale sous la direction du Maître de Chapelle François-Xavier Richter. Son appartenance maçonnique à ce moment est avérée par sa mention, en tant que Premier Surveillant, au Tableau de la Loge strasbourgeoise de l'Amitié, mention signalée par Romain Feist dans son article Eléments maçonniques dans la musique religieuse de Franz-Xaver Richter (paru dans la Revue de Musicologie, n° 77/1, 1991, pp. 108-116)

C'est son fils Jean-Benno (Benno étant un prénom typiquement munichois) Barthélémy DARONDEAU (ou d'Arondeau), dit Bénoni (1741-1810), compositeur et professeur de clavecin, de harpe et de chant, qui nous intéresse ici. 

On a peu de renseignements sur le début de sa carrière ; tout au plus sait-on qu'il dédicaça deux de ses oeuvres aux Princesses Louise et Caroline de Nassau Usingen (Usingen est situé à environ 230 kilomètres de Strasbourg), auxquelles il enseignait le clavecin.

Début 1783, après le décès de sa femme, il part à Paris avec son fils Henry. Il y poursuit une carrière de compositeur et de musicien de cour, tout en enseignant le clavecin. En 1789, son opéra le Soldat par amour est représenté à l'Opéra-Comique.

A la Révolution, il émigre  en fin 1790 - début 1791 à Londres, où il publie un Recueil d’Airs Francois et Italiens, dédié à Mylady Louise Nugent. Il rentre à Paris à une date indéterminée, mais pas postérieure à 1801. 

Il retourne ensuite à Usingen, où il est fait Maréchal de la Cour de la Princesse Douairière de Nassau Sarrebruck. 

Revenu à Paris en février 1810, il y décède cinq mois plus tard.

On lui doit quelques oeuvres pour clavier ainsi que des romances et ariettes, notamment sur des textes de Florian (membre des Neuf Sœurs) et Beaumarchais.

Bénoni Darondeau est un personnage généreux : à deux reprises, il renonça, en faveur d'autres membres de sa famille, à des héritages dont il était bénéficiaire.

On sait par Le Bihan (dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France) qu'il était membre en 1786 de la Société Olympique, ce qui établit normalement sa qualité de maçon.

Avec la reconnaissance toute particulière du webmestre envers Joël et Christiane Darondeau qui, se livrant à des recherches poussées sur les ancêtres de leur famille, ont bien voulu mettre à notre disposition de nombreux éléments d'information repris à cette page. 

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