Cavos

En cliquant ici, vous entendrez un extrait d'un air d'un de ses opéras-ballets patriotiques (antinapoléonien) de 1812, Ljubov' otečestva (l'amour de la patrie), interprété à la guitare par Oleg Timofeyev (CD The Golden Age of Russian Guitar, Vol. 2, Dorian recordings DOR-93203)

Né à Venise d'un père directeur de la Fenice, Caterino Cavos (1775-1840), compositeur, chef d'orchestre et professeur de chant, s'était acquis rapidement une grande réputation avant d'émigrer et de s'installer à 23 ans à Saint-Pétersbourg, où il passa le reste de sa vie et fit une brillante carrière. Il composa principalement pour l'opéra. 

Son opéra le plus apprécié fut en 1815, Ivan Soussanine (un opéra du même titre de Glinka fut créé en 1836, et c'est précisément Cavos qui en dirigea la première), qui marqua la première introduction d'éléments patriotiques dans l'opéra russe (l'histoire est celle d'un héros mythique russe, qui se sacrifie pour sauver le tsar menacé par des envahisseurs polonais).

 

Voici la notice que lui consacre Fétis dans son Tome 2 :

CAVOS (Catterino), compositeur dramatique, naquit en 1775 à Venise, où son père était directeur du théâtre de la Fenice. Dès son enfance il montra des dispositions si heureuses pour la musique que le maître de chapelle Bianchi voulut l'avoir pour élève, et lui fit faire de rapides progrès dans ses études. Il n'était âgé que de douze ans lorsqu'il écrivit une cantate pour l'arrivée de l'empereur Léopold II à Venise : cet ouvrage fut remarqué, et l'empereur donna au compositeur enfant des témoignages de sa bienveillance. A quatorze ans il se présenta au concours pour une des places d'organistes de Saint-Marc, et l'emporta sur ses rivaux. Enfin il écrivit une grande cantate à l'occasion du traité de paix de Campo-Formio, qui obtint un brillant succès. Ce fut à la même époque qu'il composa pour le théâtre de Padoue la musique du ballet intitulé La Silfide. Peu de temps après, il partit pour l'Allemagne méridionale ; puis il se rendit à S. Pétersbourg, où il arriva en 1798. Doué de facilité pour l'étude des langues, Cavos apprit en peu de temps le russe et composa en cette langue l'opéra Ivan Sussanina, qui fut applaudi avec enthousiasme. Son succès le fit choisir par l'empereur comme directeur de la musique des théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg, position qu'il conserva jusqu'à sa mort. Ses autres ouvrages dramatiques représentés sur ces théâtres sont : les Ruines de Babylone ; le Phénix ; la Force d'Elie ; le Prince invisible ; les Trois-Bossus ; la Poste de l'amour ; le Règne de douze heures ; la Fille du Danube ; le Fugitif ; le Cosaque Poète ; l'Inconnu ; un Nouvel Embarras. Tous ces ouvrages ont été écrits pour le théâtre russe et contiennent beaucoup de morceaux distingués. Cavos a composé aussi l'opéra français les Trois Sultanes, et six ballets parmi lesquels on remarque celui de Flore et Zéphyr. Enfin, en 1819, il a écrit pour le théâtre de Munich le monodrame italien intitulé il Convito degli spiriti. Cet artiste, aussi recommandable par son caractère que par ses talents, fut comblé de faveurs par la cour impériale et fut fait chevalier des ordres de Saint-Anne et de Saint-Wladimir. Il mourut à Saint-Pétersbourg le 28 avril 1840. M. J. Mercier a donné sur lui une notice insérée dans le Nécrologe universel du dix-neuvième siècle, et dont il a été tiré des exemplaire à part ; Paris, 1851, in-8°. Son fils, artiste distingué, est chef d'orchestre du théâtre impérial à Saint-Pétersbourg. 

Dans sa contribution intitulée Hymnes et Cantiques maçonniques russes en langue française, parue dans le très riche n° 24, intitulé La franc-maçonnerie et la culture russe, de la revue Slavica Occitania, Jean Breuillard signale qu'il fut membre des Amis Réunis à Saint-Pétersbourg et donne les textes de 2 cantiques maçonniques dont il a composé la musique pour cette Loge : Toi que l'univers encense et Servir, adorer sa Patrie.

Les Amis Réunis à Saint-Pétersbourg 

La loge des Amis Réunis à Saint-Pétersbourg était francophone ; Boieldieu et Haüy en furent membres honoraires.

Elle avait été fondée en 1802 avec une patente du Grand Orient de France. Comme on le voit à la p. 21 de ce document, elle allait devenir en 1815 membre de la Grande Loge Astrée.

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