Beer

En cliquant ici, vous irez sur la page Youtube où vous pourrez entendre son Concerto pour clarinette en si bémol, interprété par Dieter Klöcker avec le Münchener Kammerorchester dirigé par Hans Stadlmair (CD Koch 6422)

En cliquant ici vous entendrez un extrait de cet enregistrement

Johann (Joseph) Beer (ou Baer, ou Boer, ou Baher), 1744-1812, fut un prestigieux clarinettiste, qui a laissé quelques compositions.

Il est mentionné en 1777 par Le Bihan dans son ouvrage  Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France comme membre des Neuf Soeurs sous le libellé Joseph Baher, musicien.

On trouve à de nombreuses reprises son nom, comme compositeur et/ou exécutant, dans les programmes du Concert Spirituel entre 1771 et 1779.

Le Bauld de Nans rapporte que, lors du concert qui accompagna la visite, le 10 juin 1780, de deux Princesses de Prusse à la Loge La Royale Yorck de l'Amitié, le Frère Bäher, artiste renommé par la manière supérieure dont il fait valoir un instrument très difficile, la Clarinette, fit regretter à ceux qui l'entendirent de le voir aller porter ses talents dans le Nord (Concialini, Jarnowick et Benda participaient également à ce concert).

C'est au cours de la grande tournée qu'il effectua dans toute l'Europe à partir de 1779 qu'il exécuta cette prestation. 

On sait aussi que c'est lors d'un concert donné par Beer à Vienne, le 4 mars 1791, que Mozart créa son concerto pour piano K. 595. Lors du séjour de Mozart à Paris en 1778, son père lui avait déjà recommandé de rencontrer Beer pour obtenir son aide, mais Wolfgang lui avait répondu qu'il ne tenait pas à s'acoquiner avec un individu aussi dissolu, qu'il disait peu estimé à Paris.

Fétis dans son volume I en donne la biographie suivante :

BEER (Joseph), dont le nom est écrit Bœr par quelques auteurs allemands, naquit le 18 mai 1744 à Grünwald, en Bohême. Les premières leçons de musique lui furent données par un maître d'école de Mœldau, nommé Kleppel. A l'âge de quatorze ans, il s'engagea dans les troupes de l'empereur, mais bientôt il quitta ce service pour entrer à celui de la France, et fit quelques campagnes, comme trompette, pendant la guerre de Sept ans. Le hasard l'ayant conduit à Paris, il y entra dans la musique du duc d'Orléans. Ce fut à cette époque qu'il commença à se livrer à l'étude de la clarinette ; en peu de temps il devint sur cet instrument le plus habile artiste qu'il y eût en France. Son talent le fit choisir pour chef de la musique des gardes du corps, et pendant vingt ans il en remplit les fonctions. En 1788, il quitta le service, et après avoir visité la Hollande et l'Italie, il se rendit en Russie où son talent extraordinaire excita l'admiration. De retour à Prague en 1791, il y donna un concert le 28 mars de cette année, et y obtint le plus brillant succès. Il partit ensuite pour la Hongrie, revint à Prague en 1792, pour le couronnement de l'empereur François II, et y excita l'enthousiasme dans les concerts qu'il donna à cette occasion. Appelé à Berlin peu de temps après, en qualité de maître des concerts du roi de Prusse, il y resta jusqu'en 1808, où il voulut revoir la capitale de la Bohême. L'année d'après il retourna à Berlin, où il est mort en 1811. Parvenu au plus haut degré du talent, Beer n'a commencé à se faire connaître qu'à un âge où les artistes jouissent habituellement de toute leur renommée ; mais la sienne ne tarda point alors à se répandre dans toute l'Europe. Il n'avait point eu de modèle, car avant lui l'art de jouer de la clarinette était en quelque sorte dans son enfance, et l'on peut dire que ce fut lui qui créa cet instrument, dont il sut corriger les imperfections à force d'habileté. Ce fut lui qui y ajouta la cinquième clef ; car la clarinette n'en avait auparavant que quatre. Ayant reçu des leçons de cet instrument à Paris, il eut d'abord le son qu'on peut appeler français, dont la qualité est puissante et volumineuse, mais auquel on peut reprocher de la dureté. Il communiqua ce son à son élève Michel Yost, connu particulièremenl sous le nom de Michel, et considéré comme le chef de l'école française des clarinettistes. C'est ce même son qui, propagé par Xavier Lefebvre, élève de Michel, dans le Conservatoire de Paris, a prévalu parmi les artistes français. Beer, passant en Belgique pour se rendre en Hollande, eut occasion d'entendre à Bruxelles Schwartz, maître de musique du régiment de Kaunitz ; c'était la première fois que la douceur du son allemand frappait son oreille ; il en fut charmé, et sa résolution fut prise à l'instant de travailler à la réforme de son talent sous ce rapport. En moins de six mois d'études, il parvint à joindre à son admirable netteté dans l'exécution des difficultés, et à son beau style dans le phrasé d'expression, la moelleuse qualité de son qui n'est pas un de ses moindres titres de gloire, et qu'il a transmise à son élève Baermann. Beer jouissait du rare avantage de régler sa respiration avec tant de facilité, qu'aucune marque extérieure de fatigue ne paraissait sur sa figure pendant qu'il exécutait, soit par l'enflure des joues, soit par la rougeur du teint. Enfin, tant de qualités composaient l'ensemble de son talent, qu'il est permis d'affirmer qu'il fut en son genre un des artistes les plus remarquables qu'ait produits l'Allemagne. On connaît peu de morceaux de sa composition ; Breitkopf et Haertel n'ont publié de lui qu'un concerto pour la clarinette en si : on trouvait chez Naderman à Paris, six duos pour deux clarinettes qui portent son nom. Un air avec sept variations écrites par lui est aussi dans les mains de quelques artistes en Allemagne.

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